Sous le TGV, le néolithiqueValence expose les vestiges archéologiques mis au jour lors de la construction du TGV Méditerranée.
| Tombe antique en amphore,
site de Grange Neuve à Allan (Drôme)
© Photo : A. Zabori |
Un budget de 250 millions de francs, 200 kilomètres de tracés diagnostiqués, 4 années (1994-1997) de travaux menés par des archéologues aux spécialités diverses : c'est le bilan de la plus ambitieuse apération de sauvatege jamais réalisée dans l'Hexagone. L’exposition se déroule en quatre temps. La première salle est une introduction au contexte. Elle dévoile des informations nouvelles sur l’évolution du climat et du paysage dans cette région. Des sondages géotechniques effectués tous les 50-60 m, en plus de la prospection pédestre ont permis de mettre au jour plus de 188 sites dont 56 ont été étudiés de manière approfondie.
Le second volet est consacré à la découverte de structures d’habitats inédites à ce jour. Cinq maquettes illustrent des modes de construction du néolithique au Moyen Age avec deux plans par période. Le site de «Lalo» à Espeluche qui a livré des niveaux du néolithique ancien en bon état de conservation recelait les vestiges d’une maison datée de 5000 av. J.C.. De plan ovalaire, elle semblait avoir été construite avec des matériaux périssables dont on a retrouvé des traces : les murs en terre clayonnés avec une armature en bois souple et la couverture en roseaux. Elle s’est révélée être un exemple de transition entre le nomadisme et la sédentarisation. La période antique a livré les restes d’une auberge qui a brûlé vers le 3e-4e siècle av. J.C.. A proximité se trouvait un dépôt de monnaies et des graines carbonisées. La troisième étape présente quelques ensembles mobiliers qui illustrent la production artisanale et les échanges. Parmi un grand nombre d’objets de nature diverse, les tessons de céramique, les pièces lithiques taillées ou polies et les objets métalliques constituent l’essentiel des vestiges. Cependant une série de 300 céramiques culinaires à pâte grise dites «kaolinitiques» du 2e au 5e siècle av. J.C. semble particulièrement intéressante. Elle a révélé la présence d’un centre de production important dans cette région de la Drôme.
| © Musée de Valence |
Le dernier volet de l’exposition présente quelques ensembles funéraires significatifs constitués de fragments de squelettes et d’objets ainsi que des radioscopies dévoilant les pathologies dont souffraient nos ancêtres. Au terme des fouilles de sauvetage, cinq sépultures partielles et neuf complètes ont été mises au jour. Malgré l’absence de squelettes, des fragments ont pu permettre de déterminer le sexe des sujets. Parmi les découvertes importantes, certaines sont exceptionnelles : un tertre de l’âge du Bonze a été révélé par les fantômes des cercles concentriques issus de la structure originelle. De même importance, une nécropole antique d’enfants en amphores trouvée à Allan présente un type d’inhumation connu principalement dans le sud de la France. Le site de «Beaume» à Châteauneuf-sur-Isère a dévoilé un petit ensemble funéraire constitué d’individus âgés et partiellement handicapés. Cette découverte est le premier exemple d’une éventuelle prise en charge de sujets vieillissants pour le plein Moyen Âge... Déjà la sécurité sociale?
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