Liaisons dangereuses pour TaubmanLe propriétaire de Sotheby's a été jugé coupable par le tribunal de New York et encourt une peine de trois ans de prison ferme.
NEW YORK, 5 déc (AFP) - Le propriétaire de la maison de vente aux enchères Sotheby's, le milliardaire américain Alfred Taubman, a été jugé coupable mercredi à New York d'entente illégale pour s'être mis d'accord sur les tarifs avec la maison rivale Christie's. Les jurés du tribunal fédéral de Manhattan ont estimé que M. Taubman, 76 ans, qui a démissionné du poste de président de la société mais en reste l'actionnaire majoritaire, avait frauduleusement et en toute connaissance de cause conspiré avec la direction de Christie's afin de fixer à un niveau élevé les commissions facturées aux acheteurs et vendeurs lors des ventes effectuées par leur intermédiaire. Ces fraudes auraient coûté aux clients des deux principales maisons de vente mondiales environ 400 millions de dollars, a assuré le procureur. Christie's, contrôlée depuis 1998 par le financier français François Pinault, est parvenue à s'assurer de l'immunité en dénonçant la première l'entente illégale aux autorités américaines. Son ancien directeur général, Christopher Davidge, a fourni aux enquêteurs fédéraux les pièces qui forment la colonne vertébrale du dossier d'accusation.
La peine qui sera appliquée à M. Taubman, qui peut atteindre trois ans de prison ferme, sera déterminée ultérieurement par un juge. Au cours des trois semaines de débat, le témoin-vedette a été l'ancienne directrice générale de Sotheby's, DeDe Brooks, qui avait choisi de plaider coupable et de charger son ancien patron en échange d'une réduction de peine, ce qui pourrait lui permettre d'éviter la prison ferme. M. Taubman, qui a fait fortune en construisant des centres commerciaux aux Etats-Unis, a déjà accepté de payer la majeure partie d'une somme de 256 millions de dollars que Christie's et Sotheby's se sont engagés à verser à leurs clients floués.
Ses avocats ne sont pas parvenus à convaincre les jurés qu'il n'était que l'actionnaire majoritaire de la maison de ventes, qu'il considérait cela comme un investissement de prestige et qu'il n'était pas impliqué directement dans sa gestion. Ils ont notamment eu du mal à faire croire que la douzaine de rendez-vous secrets entre M. Taubman et l'ancien patron de Christie's, le Britannique Sir Anthony Tennant, n'étaient que des réunions entre amis qui, fait du hasard, travaillaient dans la même branche. Sir Tennant a été inculpé pour les mêmes charges, mais a choisi de ne pas répondre à la convocation du tribunal new-yorkais. Aux termes de la loi britannique, il ne risque pas l'extradition pour ce genre d'inculpation.
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