Vernissages en sérieÀ Paris, les galeries de la rue Louise Weiss inaugurent ce samedi leurs nouvelles expositions, de concert, comme à leur habitude.
| Noboyushi Araki, Sans titre 1997
photographie cibachrome
70,5 x 106 cm
© Galerie Almine Rech |
La rue Louise Weiss s'est assurée depuis quelques années une solide renommée sur la scène de l'art contemporain. Les galeries qui prennent place rue du Chevaleret, rue Duchefdelaville et rue Louise Weiss, dans un premier temps au nombre de six, se regroupent en 1997, au sein de l'association, Louise. L'initiative de sa création revient à la galerie Praz-Delavallade, laquelle souhaitait par là promouvoir l'ensemble des galeries tout en leur conservant une identité propre. L'idée est de donner l'image d'une communauté qui partagerait, au-delà des frais de logistique, un même esprit, une même vision de ce que peut être, aujourd'hui, une galerie d'art contemporain. Une des initiatives prises par cette association est de synchroniser les vernissages afin de créer l'événement et d'attirer un public plus nombreux. De fait, ce dernier semble être au rendez-vous : environ 3 500 visiteurs assistent aux journées de vernissages, chiffre qui équivaut à la fréquentation pendant la durée des expositions. Les galeries ne s'entendent pas sur la programmation, sauf à quelques exceptions près, lorsqu'il s'agit de commémorer un événement comme elles le feront en avril 2002, pour leur cinquième anniversaire. Cette autonomie garantit une certaine liberté d'action et la préservation de l'identité de chacune d'entre elles.
| Ron Arad, Fauteuil Well Tempered
© Galerie Kreo |
Les expositions inaugurées ce samedi ne dérogent pas à la règle. C'est bien l'art contemporain qui est montré ici, un art polymorphe, qui fait sien toute la palette des média, de la peinture (galerie Art : Concept) aux vidéogrammes John Waters chez Emmanuel Perrotin) en passant par la photographie (Serralongue chez Air de Paris) et le design (galeries Kreo et Jousse Entreprise). L'ensemble de la programmation permet de présenter un panorama assez large bien qu'orienté de la création contemporaine et de ses multiples visages, de la figuration à l'abstraction, de la mise en scène de l'artiste dans le champ de son œuvre à l'inscription de celle-ci dans le théâtre du monde et de l'information (Edouard Boyer chez Corentin Hamel) en passant par la narration fictionnelle (Marylène Negro). Expositions collectives ou one-man shows, les galeries ont rarement opté pour le parti pris thématique exception faite de Praz -Delavallade qui regroupe autour du thème du corps quelques artistes, de Mc Carthy à Cindy Sherman ou encore Gonzales-Torres et Claude Levêque.
Jousse Entreprise rassemble quant à elle, des designers et artistes sur le thème du noir. Notons la présence étonnante, parmi Jean Prouvé et Charlotte Perriand, de Thomas Ruff ou des conceptuels Kosuth et Weiner. La galerie Kreo présentera une sélection de chaises et de fauteuils parmi les plus célèbres de ces dernières décennies, dont ceux de Joe Colombo, Verner Panton ou encore Ron Arad.
| Raphaëlle Stopin 08.12.2001 |
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