| Histoire visuelle de l’art,
sous la direction de Claude Frontisi
© Larousse |
Instantanés d’histoire de l’art…Pour son nouveau panorama de la création occidentale, Larousse mise sur les vertus de l'apprentissage par l'image.
Au premier abord, on s’attend à découvrir un nouvel épigone de la célèbre Histoire de l’art de Gombrich. Il suffit pourtant de feuilleter l’ouvrage pour se détromper. Loin de la démonstration de l’humaniste récemment décédé et de son analyse linéaire de l’évolution des arts visuels, on est face à une « monstration »... Question d’époque peut-être ? L’ouvrage doit donc être pris comme un recueil d’images savamment ordonnées, les textes n’intervenant finalement que pour leur fournir une contextualisation.
Pour mieux saisir l’originalité de ce concept, il suffit de se pencher sur la structure du livre. Les auteurs ont dégagé dix grandes périodes, de l’Antiquité classique à nos jours. Pour chacune d’elles, on retrouve systématiquement une introduction historique, une chronologie et une série de doubles-pages consacrées à un thème-clé (un mouvement artistique, une technique, un artiste, etc.). Il s’agit de dresser un aperçu autour de quelques images. Si on prend l’exemple des pages consacrées aux Nazaréens et aux Pré-Raphaélites, la présentation synthétique s’accompagne de quatre photographies dûment légendées et de notes développant un aspect de ces courants picturaux, comme l’inspiration littéraire autour de Beata Beatrix de Rossetti, le portrait de la jeune fiancée du poète dans La Divine Comédie de Dante.
L’intérêt de la formule développée sous la direction de Claude Frontisi est évident. Ces récapitulatifs illustrés exploitent la mémoire visuelle pour fixer des instantanés de l’histoire de l’art. Et ce de manière d’autant plus efficace que l’iconographie choisie est originale. Les incunables sont là mais ils sont accompagnés d’œuvres rarement représentées dans des ouvrages généralistes. Une vue intérieure de l’église norvégienne de Borgund vient ainsi signaler la diversité des styles romans tandis qu’un masque de Marcel Janco sert à évoquer l’influence de l’art nègre sur l’avant-garde du début du 20e siècle.
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