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Expositions

Du rococo chez les anges

Une importante exposition à Los Angeles retrace le parcours de Luca Giordano, de ses débuts à Naples aux grandes fresques de la maturité.


Luca Giordano,Scène mythologique ,
1682-85. Huile sur toile.
Sir Denis Mahon, CBA, FBA.
Le LACMA fait découvrir la carrière de cet artiste grâce à 80 oeuvres. Ce parcours chronologique présente aux visiteurs des toiles prêtées par des églises, des musées et des collections privées américaines et européennes, au premier rang desquels figurent la National Gallery et le Prado. Pour représenter la partie des fresques, indispensable à toute biographie du peintre, des esquisses sont exposées, notamment la série des études pour les fresques du palais Medici à Florence. Tout commence à Naples, alors territoire espagnol, où Luca Giordano voit le jour en 1634. C’est une ville au rayonnement international qui attire des artistes du monde entier et a une vie artistique active avec des peintres comme Maria Preti, il Domenichino, Giovanni Lanfranco... Fils de peintre, Luca apprend les rudiments du métier et entre dans l’atelier de l’un des artistes les plus renommés : Ribera. Giordano est alors sous l’influence du Caravage, le maître du naturalisme et du clair-obscur qui a fait deux séjours dans la ville, en 1607 et en 1609.


Luca Giordano, L'enlèvement d'Europe,
c. 1686, Huile sur toile, Milan,
collection particulière.
On peut suivre sur les cimaises l’évolution stylistique du jeune peintre. Suite à un voyage à Venise, Giordano introduit la lumière dans ses compositions. Après sa rencontre à Rome avec Pierre de Cortone, il assimile la technique des fresques. Son influence est visible dans le cycle qu’il réalise alors pour le palazzo Medici Riccardi. D’autres sources se retrouvent dans ses oeuvres comme celles des peintres du nord, Dürer et Altdorfer ou Rubens. En 1692, c’est un peintre établi : il est appelé à la cour d’Espagne pour servir le roi Charles II. Il y reste une dizaine d’années et réalise quelques-unes de ses plus grandioses fresques, comme celle de la sacristie de la cathédrale de Tolède. Il retourne en 1702 à Naples où il exécute le dôme de la chapelle du trésor à San Martino. Ces derniers travaux montrent le passage du baroque au rococo. Son œuvre a eu une influence sur beaucoup de peintres du 18e siècle et notamment sur Goya. Il a été, avant Tiepolo l’artiste le plus cosmopolite d' Europe, travaillant à Rome, à Venise, à Florence et en Espagne.


 Magali Desautez
29.12.2001