Briest dans le sillage des Anglo-Saxons ?

Vous commencez aujourd’hui une vente-marathon.
Francis Briest. Nous organisons en réalité 4 ventes. La première a lieu aujourd’hui et couvre la période qui va de l’impressionnisme à 1945. Demain, nous aborderons l’après-guerre. Mercredi matin, ce sera le tour du théâtre et du music-hall avec, notamment, une collection Erté. Enfin, nous terminerons dans l’après-midi avec l’art moderne et contemporain. Parmi les lots phares figurent un Picasso, L’Homme au chapeau (1965), estimé entre 5 et 7 millions de francs et un Tanguy, Le Lit bleu (1929), évalué à 3,7 millions de francs. Pour ce dernier, l’acheteur devra accepter de le prêter à l’exposition sur «Paris, capitale des arts» qui ouvre fin janvier à Londres, à la Royal Academy of Arts. Parmi les autres œuvres, on peut citer un Vlaminck de 1912, Maisons au bord de l’eau (1,7 million de francs), plusieurs Dali dont Les Mille et une grâces des mille et un jours de l’Alhambra de 1975 (1,5 million de francs), des Dubuffet, en particulier Paysage castillan avec personnage (de 1974, estimé à 1,4 million de francs), une Composition de 1956 de Fautrier (1,2 million de francs) ou Dollar Sign de Warhol (1,6 million de francs).

Quel chiffre d’affaires en attendez-vous et comment se présente le calendrier à venir ?
Francis Briest. Nous prévoyons autour de 30 millions de francs pour cette série de ventes. Pour ce qui est du chiffre d’affaires annuel, il sera un peu moins élevé cette année qu’en 2000 (183 millions de francs) en l’absence de vente de collection particulière. En ce qui concerne le calendrier, nous restons fidèles à notre politique de deux sessions de prestige, en décembre et en juin. D'ici là, nous aurons des ventes en mars et avril. Nous allons aussi ouvrir de nouvelles spécialités comme la photographie.

Vous mentionniez en septembre la possibilité d’un rapprochement avec d’autres études.
Francis Briest. C’est exact. Vous savez que Dassault est entré dans le capital d’Artcurial-Briest pour un montant relativement important et que nous avons l’intention de créer un véritable pôle expositions-ventes. Les portes sont grandes ouvertes, des études vont nous rejoindre et nous en dirons davantage à la fin du mois de janvier 2001.

Et votre développement européen ?
Francis Briest. Il passe par IA – International Auctioneers, une structure associative qui regroupe les dix meilleures maisons de ventes avec lesquelles nous travaillons à travers le monde comme Dorotheum en autriche, Finarte en Italie et en Espagne, Koller en Suisse, etc. La coopération passe par des sessions de ventes communes (dont la prochaine aura lieu à la fin du mois de mai), l’échange de fichiers et d’expertise mais il n’est pas exclu que des liens plus serrés soient tissés, même au niveau du capital.