Entre toile et réalité

Icôn, le centre européen de l’image, est né de l’initiative et du dynamisme d’Elsa Olu. Une historienne d’art qui a de nombreuses flèches à son arc. Commissaire d’exposition indépendante spécialisée en photo, elle s’occupe aussi de muséographie, de communication et de médiation culturelle. Elle a créé, il y a un an et demi un cabinet de conseil en ingénierie culturelle. Elle croit au médium Internet, mais pense qu’il doit garder « des connexions avec des actions réelles ». L'ambition de ce nouveau centre est de présenter des vidéastes et des photographes sans hiérarchie de genre, aussi bien des plasticiens que des photo-reportages et d'être un centre de réflexion autour de l'image. « Icôn présente, diffuse, et organise des cyber expositions ». Mais si la vitrine est virtuelle il est dans les projets du centre d'organiser des événements réels, allant de l'exposition publique à des colloques spécialisés grâce à des partenariats avec des universités. « Les exposition présentées sur le site sont « clés en mains », et peuvent être montées sur simple demande dans des halls de gare, d'aéroport... ».

Pour l’inauguration du centre, icôn présente les œuvres du photographe, Jacques Saquet dans une exposition intitulée L'Histoire de l'art revisitée. Ce plasticien considère la photo comme un moyen et non comme une fin et travaille sur la superposition des images. Sa technique est d'exposer plusieurs fois son film et il n'a jamais recourt au numérique. Ses thématiques sont diverses, le corps, la représentation de la femme, la ville... « Il s'est aventuré pour cette exposition dans l'histoire de l'art, domaine qu'il ne connaissait pas particulièrement. Il a apporté un regard neuf. Il a revisité des oeuvres, déconstruits des compositions et établit de véritables dialogues par la superposition, un dialogue des temps et un dialogue entre la peinture et la photo. Cette conversation est aussi valable au niveau du sens, et il est intéressant de voir qu'une cène de Poussin n'est pas si éloignée d'images véhiculées aujourd'hui par les médias. De voir que les stéréotypes n'ont pas bougé. Il a usé de toutes les caractéristiques des temps et des époques pour créer une esthétique qui fonctionne très bien. » Pas besoin de carton pour le vernissage, tous les curieux sont les bienvenues et ils pourront dialoguer ensemble lors du cyber-vernissage grâce à un chat qui deviendra par la suite un forum ou un livre de l'exposition et c'est une des plus grandes ambitions de ce site de réunir le grand public et les spécialistes afin de « faire sauter les verrous ».