Des églises pour le grand nordA l'Institut finlandais, une exposition itinérante propose une histoire du bâtiment sacré du moyen âge à nos jours.
| Chapelle Paijala a Tuusula, 1993
Architectes Timo et Ilari Suomalainen
© Institut finlandais |
Au-delà du double objectif de mettre en lumière l’héritage et l’apport de l’architecture sacrée finlandaise, cette exposition didactique donne un bref aperçu de l’histoire des églises chrétiennes en Europe occidentale. Un ensemble de panneaux composés de textes explicatifs et de photographies présente les différentes thématiques. Dans un premier temps, quelques beaux exemples d’architectures romanes et gothiques en France sont donnés avec l’église de Solignac en Haute-Vienne ou la cathédrale d’Amiens. On peut alors les comparer avec des constructions finlandaises, comme l’église en pierre Saint Nicolas (Inkoo, 15e siècle) décorée de fresques. Après la Réforme - à laquelle la Finlande unifiée à la Suède a adhéré au 16e siècle - le bois devient plus généralement utilisé. L’église de Keuruu (1759) aux motifs rococo est un modèle de cette spécificité finlandaise.
Avec la souscription aux thèses de Luther, plus qu’un simple lieu de culte, l’église devient un centre social. C’est ce qui explique peut-être la richesse de l’architecture finlandaise contemporaine. Timo et Tuomo Suomalainen ont réalisé la célèbre église creusée dans du granit à Helsinki en 1961. D’autres exemples sont l’occasion d’un rapprochement avec les temples et maisons traditionnelles japonaises, par leur expression d’un lien fondamental entre l’homme et nature. On peut aussi admirer les nombreux projets des maîtres de l’architecture finlandaise, Alvar Aalto (1898-1976) et Reima Pietila (1923-1993). Comme l’église des trois Croix à Vuoksenniska (Aalto, 1958) dont les trois espaces séparables à volonté illustrent la vocation sociale autant que liturgique du lieu. Enfin, on ne manquera pas de faire un rapprochement avec d’autres édifices religieux du 20e siècle, comme le couvent de la Tourette (1960), la chapelle Notre Dame du Haut à Ronchamp (1951) par Le Corbusier ou, plus récemment encore, la chapelle de l’Archevêché (1994) à Hambourg de G. Hülsmann. Amené à circuler dans des écoles d’architecture françaises, ce panorama d'édifices sacrés donne à ses visiteurs, comme l’explique le commissaire d’exposition Dominique Beaux, l’occasion de « ...réfléchir en tant qu’homme contemporain au message et à l’enseignement de cet héritage considérable. »
| Laure Desthieux 05.01.2002 |
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