Les vitraux flamboyants de ClunyLe musée du Moyen-Âge présente une soixantaine de vitraux qui ont retrouvé leur éclat d'origine.
PARIS, 20 déc (AFP) - Le musée national du Moyen-Age (Thermes de Cluny à Paris) présente depuis mercredi quelque 70 vitraux flambant restaurés, sur quelque 200 panneaux ou rondels qui constituent sa prestigieuse collection. Au total, ce sont 100 vitraux -dont 30 provenant de la Sainte-Chapelle- qui seront exposés au public au début du printemps, à l'issue d'une campagne de restauration menée par la Fondation Gaz de France, lancée en décembre dernier. Mais si la majorité des vitraux proviennent de cathédrales (Rouen, La Rochelle, abbayes (Saint-Denis, Gercy), collégiales (Saint-Etienne de Troyes) ou églises (Newillers, Alsace) datant du XIIe au XIVe siècles, une trentaine de "vitraux civils", plus tardifs, ont été exhumés pour la première fois des réserves. Ces "rondels", médaillons de forme circulaire, découpés dans un seul morceau de verre blanc et transparent, peint à la grisaille et relevé de jaune d'argent, étaient devenus le nec plus ultra de la décoration intérieure d'une clientèle raffinée aux XVe et XVIe siècles. Le vitrail coloré n'est en effet plus de mise chez les particuliers à la fin du Moyen-Age: le verre blanc dispense mieux la lumière. Ce sont donc de délicats grisés et dorés qui les décorent au travers de scènes moralisantes ou champêtres, de représentations de son saint patron ou de ses chiffres.
On y voit une magnifique "Bénédiction de Jacob", une madonne entourée de petits lapins, et un extraordinaire panneau carré, "Les joueurs d'échecs", exécuté par un peintre de la région lyonnaise. Quatre ateliers de restaurations ont été mobilisés pour remettre à neuf ces rondels ou les vitraux colorés d'abbayes, cathédrales, églises ou collégiales. Dessertissage, allègement des mastics et des réseaux de plomb d'anciennes restaurations trop couvrants, ou trop opacifiants. Nettoyage par gels ou solvants, usage de colles et résines, les verres ont retrouvé leur limpidité, leur flamboiement, comme en témoignent le rutilant Saint-Timothée de l'église de Newillers, ou "l'aveuglement de Samson", provenant de la Sainte-Chapelle. Selon le musée du Moyen-Age, la Fondation Gaz de France devrait annoncer en 2002 le lancement d'une deuxième campagne de restauration de ses vitraux.
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