Bruges la vivante, capitale culturelle de l'EuropeCapitale européenne de la culture en 2002, la ville présente un programme ambitieux qui essaie de faire le pont entre l’histoire et le présent.
| Enluminure du 15e siècle.
© Bayerische Nationalbibliotek
München. |
Bruges et Salamanque, qui partagent ce titre honorifique de capitale de la culture, succèdent à Porto et Rotterdam. Bruges avait posé sa candidature dès 1995 et a dû attendre 1998 pour que les institutions européennes l’élisent. Pour cette occasion, la ville a mis au point un programme ambitieux et pluridisciplinaire (arts plastiques, arts vivants, urbanisme, architecture, patrimoine, conférences et divertissements) qui essaie de jeter un pont entre l’histoire et le présent. De nombreuses expositions d’art ancien et d’art contemporain animeront la ville cette année. Parmi elles, trois se partagent la tête de l’affiche. Hanze@medici.com, de juin à septembre sera consacrée à la Hanse, à l'argent et à la bourse. Elle emmènera les visiteurs en voyage dans les rues de la ville, dans un parcours en trois dimensions évoquant le passé marchand. L'exposition phare de l'année sera Jan Van Eyck, les primitifs et le Sud. De mars à juin, les cimaises du musée Groeninge montreront des oeuvres d'un siècle de création, de 1430 à 1530. L'ambition est de révéler les échanges entre les primitifs flamands, le Portugal et l'Espagne au travers de peintures religieuses et de paysages. Une troisième exposition sera dédiée aux manuscrits, Le vaste monde à livres ouverts. Elle a été élaborée autour de la collection des manuscrits de l'ancienne Abbaye des Dunes.
| Jan Van Eyck, détail de La Vierge
au chanoine Van der Paele,
1436, Groeninge Museum. |
Bruges est une ville à l’architecture riche mais figée, c’est donc un événement qu’en 2002 la création contemporaine prenne sa place dans le paysage urbain. Un concours international a été lancé pour la construction d’un lieu de spectacles, le Concertgebouw. Il a été remporté par Paul Robbrecht et Hilde Daem. L'architecte Toyio Ito a été également invité par la ville pour concevoir Le pavillon du Burg. Il s'agit d'un volume qui joue sur les transparences en offrant la part belle au verre et à l'eau. À ces constructions s'ajoute une réflexion sur le paysage urbain. Ainsi l'île du canal, porte d'entrée des visiteurs, sera entièrement reconçue, et une passerelle enjambant la Coupure sera construite par Jürg Conzett afin d'accéder aux anciennes douves qui longent Bruges. Un vaste programme de restauration complète cet effort autour de l'architecture de la ville. Danse, musique, opéra, conférences seront aussi de la partie. Les organisateurs ont voulu qu'il s'agisse d'une fête vivante, que cette manifestation soit avant tout un événement populaire. La Communauté flamande a participé à hauteur de 200 millions de francs belges. Une somme identique a été apportée par la Loterie Nationale. La municipalité et la province de Flandre-Occidentale participent pour 50 millions chacune et l'Europe a donné 20 millions. Des capitaux de sponsors privés complètent ce financement avec 200 millions de francs belges supplémentaires. Soit un total de plus de 117 millions de francs. En 2003, Graz prendra le relais.
| Magali Desautez 29.12.2001 |
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