Le musée de Pékin parlera françaisC’est une agence française, Arep - la filiale de la SNCF responsable des gares du TGV - qui vient d’être choisie par la capitale chinoise pour construire son nouveau musée. Arep collaborera avec le cabinet Wilmotte et une équipe chinoise dirigée par l’architecte Cui Kai.
| Perspective du musée de Pékin, © Arep |
Comment s’est déroulé le concours ?
Jean-Marie Duthilleul, président d’Arep. Il s’agissait d’un concours restreint, organisé par la ville de Pékin, auquel ont participé sept candidats, dont nous-mêmes, un autre cabinet français et le Japonais Isozaki. Nous avons été invités en juin, nous avons disposé des mois de juillet et août pour préparer le dossier. Nous l’avons rendu mi-septembre, il est passé en jury en octobre. Tout est allé très vite. C’est la Chine ! Les commanditaires veulent que tout soit près dans 2 ans. Il s’agit d’un bâtiment de 60000 m2, l’équivalent de deux Instituts du monde arabe pour donner une échelle.
Décrivez-nous brièvement votre projet.
Jean-Marie Duthilleul. Le musée est situé sur le bord sud de la grande avenue est-ouest de Pékin, au-delà du 2e périphérique. Selon le cahier des charges, il doit comprendre une exposition permanente sur l’histoire de Pékin, des expositions thématiques – sur les laques ou les jades par exemple – mais être également un lieu de rencontre et de débat sur l’avenir de la ville et disposer d’un espace pour les chercheurs. Derrière une façade nord très «institutionnelle» - de grands panneaux de briques traités en paravents - nous avons conçu un vaste hall qui doit pouvoir servir aux fêtes et aux cérémonies. Nous avons installé autour, dans deux grandes «boîtes», respectivement en bois et en bronze, d’une part les collections sur l’histoire de la ville et les expositions temporaires, d’autre part les collections thématiques, très précieuses. Ces deux ensembles sont encadrés au nord et au sud par de grands murs en brique de Pékin, cette brique grise, omniprésente,k de 43 centimètres de long. Le toit est horizontal, très simple, comme l’expression d’un avenir à écrire. Toutes les circulations verticales se font dans une grande faille, qui se termine sur un jardin de bambous.
Avez-vous d’autres projets en Chine ?
Jean-Marie Duthilleul. Nous travaillons depuis plusieurs années en Chine. Nous sommes associés avec ce que l’on appelle là-bas des instituts d’architecture, dont nous accueillons des stagiaires en France. Nous avons gagné il y a un an le centre d’échanges de Xhijemen, où il faut développer un ensemble de commerces et de bureaux autour de l’ancienne gare de Mongolie, d’une gare routière et de deux stations de métro. Ce projet avance très bien, ce qui a incité la municipalité à faire appel à nous pour le musée. Nous avons également gagné la gare de Shanghai sud.
Quel sera le coût du musée ? Votre rémunération est-elle similaire à celle que vous recevriez en Europe pour un projet identique ?
Jean-Marie Duthilleul. Non, notre rémunération est plus faible mais les coûts sont, par ailleurs, plus bas, ce qui compense. Le projet du musée s’élève à 350 millions de yuans. En le rapportant à la France, cela représenterait environ 700 millions de francs. Mais nous devons aller très vite : il faut poser les fondations dès janvier !
|