Les cadavres dopent la fréquentationLes corps «plastinés» de Gunther von Hagen ont pris le pas sur les expositions d'archéologie ou d'art moderne dans le palmarès européen 2001.
| Sangue e Arena, l’exposition à succès
du Colisée s’achève aujourd’hui |
Lorsqu’on dresse le bilan des grandes expositions européennes 2001, l’archéologie occupe le haut de l’affiche. À Rome, 1 350 000 personnes ont fréquenté le Colisée pendant les 7 mois de l’exposition Sangue e arena consacrée aux gladiateurs, à leurs armes ainsi qu’aux représentations de combats, sous la forme de fresques, de mosaïques ou de bas-reliefs. La seule difficulté étant d’évaluer le nombre de visiteurs venus pour la manifestation alors qu’un billet unique donnait accès au plus célèbre des amphithéâtres et à l’exposition temporaire. À la Kunst und Austellungshalle de Bonn, ce sont plus de 397 000 personnes qui ont admiré les chefs d’œuvres en or des tombes royales du Pérou ancien en quatre mois. Au Palazzo Grassi de Venise, ce sont encore 371 000 visiteurs qui ont afflué à l’exposition consacrée aux trésors étrusques tandis qu’ils étaient 123 000 à découvrir les pyramides au Römisch-Germanisches Museum de Cologne.
Parmi les autres thématiques à succès, on compte encore et toujours l’art moderne. On note ainsi les beaux résultats de Picasso au Palazzo Reale de Milan (330 000 visiteurs soit 3140 par jour) et à la Fondation Gianadda de Martigny avec Picasso sous le soleil de Mithra, actuellement présentée à Paris (150 000 visiteurs en quatre mois), celui de Monet qui, depuis le 29 septembre, attire tous les jours plus de 2715 visiteurs à la Casa dei Carraresi de Trévise, ou celui des surréalistes présentés à la Tate Britain de Londres (168 000 visiteurs) avant de s’installer en février prochain au Metropolitan Museum de New York. Des succès qui ne font pourtant pas oublier la relative déception de la rétrospective Balthus du Palazzo Grassi qui ne totalise à ce jour que 121 000 entrées, de l’exposition Hockney à Bonn (114 000 visiteurs) ainsi que d’Arte Povera à la Tate Modern de Londres (59 000 visiteurs). Quant à l'art ancien, seul Vermeer fait bonne figure face à ces fréquentations massives avec les 276 000 visiteurs de l'exposition de la National Gallery, loin devant Canaletto à la fondation Thyssen Bornemisza de Madrid (118 000 visiteurs) ou William Blake à la Tate Britain (110 000 visiteurs).
Mais comme tous les ans depuis 1996, les écorchés de Gunther von Hagens continuent à défrayer la chronique. Cette année, les cadavres de Körperwelten, conservés dans un état rigide grâce à la technique de la « plastination » qui consiste à remplacer le liquide des tissus par une sorte de silicone, ont attiré à ce jour plus de 213 000 visiteurs dans les Caves de Cureghem à Bruxelles. Au Postbahnhof de Berlin, où l’exposition a été présentée du début février à la mi-septembre, ils ont drainé près de 1 378 000 visiteurs, soit près de 400 000 personnes de plus que le monumental ensemble du Museumsquartier de Vienne inauguré à grands frais à la fin du mois de juin dernier.
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