BARCELONE (Espagne), 3 jan (AFP) - A l'occasion du 150ème anniversaire de la naissance de l'architecte catalan Antoni Gaudi, Barcelone se trouvera en juin prochain en pleine célébration de "l'année Gaudi" qui sera marquée par une vingtaine d'expositions et commémorations. La reine d'Espagne Sofia ouvrira officiellement cette année d'hommage au génial architecte de la basilique inachevée de la Sagrada Familia et de tant d'autres oeuvres en Catalogne (nord-est de l'Espagne) le 20 mars, en inaugurant l'exposition
Gaudi, Expériences, Espace, Géométrie, Structure et Construction. Cette exposition, ouverte juqu'au 27 septembre, mettra en évidence l'aspect scientifique de l'oeuvre de Gaudi et, ses méthodes qui restent "révolutionnaires" un siècle plus tard, comme l'affirmait l'architecte britannique Norman Foster. L'exposition permettra d'approcher les connaissances et méthodes qu'utilisait Gaudi pour édifier des colonnes inclinées ou des arcs torsadés impossibles à dessiner de manière classique, que Gaudi construisait en maquette à l'aide de baguettes et de fils d'acier.
Un budget global de 12 millions d'euros a été consacré aux expositions de cette "année Gaudi", dont deux apportés par la mairie de Barcelone, le gouvernement régional de Catalogne et le ministère espagnol de l'Education et la Culture. L'exposition
Gaudi, Contextes occupera le très moderne Centre de Culture comtemporaine de Barcelone (CCCB) du 30 mai au 8 septembre. Elle se concentrera sur l'aspect artistique de l'oeuvre, évoquant toutes les difficultés rencontrées par Gaudi, dont on se moqua au début du vingtième siècle, et les influences qu'il exerça notamment chez le peintre Salvador Dali, l'architecte Le Corbusier ou encore le photographe Man Ray. Une troisième grande exposition,
Gaudi, art et design, offre un véritable festival d'objets, meubles, portes ou autres créations qui ont marqué l'histoire du design moderne. L'exposition est organisée dans la "Casa Mila", plus connue sous le nom de "la Pedrera", sur le paseo de Gracia, de juin à septembre. Montée au musée de la Sagrada Familia, l'oeuvre de Gaudi entamée en 1884 et actuellement en cours de finition, l'exposition
Gaudi et son atelier permettra, du 10 juin au 31 décembre, de découvrir d'autres secrets de l'architecte catalan, décédé en 1926 après avoir été renversé par un autobus alors qu'il se rendait à son travail. La publication de nombreux livres, dont un sur le Parc Güell (des architectes Martinez Lapeña et Elias Torres, mais décoré de nombreuses oeuvres de Gaudi), la célébration de plusieurs rendez-vous médiatiques et la restauration de diverses oeuvres complètent les festivités prévues au cours de cette année dédiée à Gaudi.
L'objectif de cette "année Gaudi" est non seulement de faire découvrir son oeuvre à l'étranger, mais aussi de le réconcilier avec une ville qui a souvent tourné le dos à l'intrépide créateur (né en 1852 à Reus). « Gaudi est plus populaire que réellement connu et nos enquêtes montrent qu'il existe une connaissance superficielle de son oeuvre », explique à l'AFP le commissaire général de "l'année Gaudi", Daniel Giralt-Miracle. « Qu'on le veuille ou non, Gaudi est le symbole de Barcelone comme la Tour Eiffel est celui de Paris », ajoute-t-il. Selon les enquêtes des services du tourisme catalans, 90% des touristes passent à Barcelone pour « voir quelque chose de Gaudi » et, souligne Giralt-Miracle, huit sur dix de ces touristes ne sont pas espagnols. Pour réconcilier Gaudi avec Barcelone, les organisateurs de l'évènement ont notamment obtenu que la municipalité mette en place une nouvelle signalétique urbaine mettant en valeur ses oeuvres.
Par Marcelo APARICIO
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