Bosch en pochePour qui n'a vu la grande exposition de Rotterdam, l’ABCdaire de Jérôme Bosch initie agréablement au monde mystérieux du peintre.
Ce petit ouvrage au format agréable répond à bien des questions sur l’univers artistique du peintre. Chacune des pages est illustrée par une œuvre intégrale ou un détail choisi. Qui ne s’est jamais attardé sur l’un de ces petits monstres imaginaires qui peuplent les tableaux de l’artiste? Les reproductions font ressortir, volontairement ou non, l’usure du temps sur certaines pièces : craquelures sur Le jardin des Délices, mouvement du bois sur L’Ascension des Bienheureux. Au plan scientifique, l’ouvrage se veut à la pointe de l’actualité. Ainsi, au vocable « triptyque », le lecteur est informé des recherches effectuées sur certains tableaux à l’occasion de la grande exposition de Rotterdam.
Quel rapport y-a-t-il entre Jérôme Bosch et la fraise ? Imaginaire ou allégorique, le monde mystérieux de l’artiste trouve ici certains éclaircissements. La huppe assume dans le Jardin des Délices une valeur symbolique précise. On apprend également que l’artiste était loin d’être un fantaisiste. Ses œuvres sont truffées de références au bestiaire médiéval, aux dictons, aux proverbes, aux thèmes véhiculés par le théâtre populaire ambulant. La clé nécessaire au décodage de ses peintures ne se trouve-t-elle pas dans les écrits de l'époque ? A l’article « littérature » sont présentés de nombreux ouvrages susceptibles d’avoir inspiré le « faiseur de diable » : La nef des fous de Sebastian Brant, Le Marteau de la sorcière, La Légende Dorée de Jacques de Voragine… et bien d’autres.
Ce petit livre de 120 pages définit 33 termes parmi lesquels Alchimie, Hérésie, Religion et réforme, Superstition. L’ouvrage se compose de trois sections : d'abord une aide à la lecture des œuvres, puis le dictionnaire qui occupe la plus grande partie du livre, enfin la biographie, la bibliographie et l’index. De quoi lever certaines interrogations. Pour le reste, l'homme Jérôme Bosch demeure tapi dans l’ombre de son œuvre, comme le renard au pied de son Saint Jérôme…
| Stéphanie Magalhaes 17.09.2001 |
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