Quand le paysage imite l'art

Au début des années 60, alors que les galeries et les musées faisaient l’objet d’une remise en question, nombre d’artistes se sont tournés vers la nature et ses potentialités en termes de création. Les multiples éléments qu’offre la nature (la terre, l'eau, le vent ou le feu) ont été largement exploités par les acteurs artistiques du Land Art tels que Jasper Johns ou Dennis Oppenheim.

Ne se voulant pas exhaustif mais offrant plutôt des clefs de lecture critiques, historiques et esthétiques l’auteur propose diverses approches artistiques du paysage. Du Land Art et son rapport à la cartographie comme support artistique illustré notamment par Robert Smithson dans sa vision pittoresque du pittoresque. Ce dernier, fasciné par l’échange, la mobilité, la transformation et le mouvement de la nature, les explore à travers sa série de miroirs (Mirror dispersement, 1969, Mirror trail, 1969)… Quant à l’approche artistique anglaise du paysage dont Barbara Hepworth et Henry Moore, sculpteurs de la nature des années 20, sont les dignes représentants, elle se base sur la taille directe, une autre manière de modeler le paysage.

L’évocation de la cabane : l’archétype architectural se référant à l’enfance et les origines de l’humanité est également le point de rencontre idéal entre la nature et le paysage. Deux personnages lui ont donné ses lettres de noblesse, le philosophe architecte Wittgenstein et Le Cobusier qui a choisi de finir ses jours dans un cabanon au bord de l’eau, à Roquebrune près d’Antibes.
Pour clore cet ouvrage, Gilles Tiberghien évoque les Horizons, qu’ils soient extérieurs ou intérieurs, publics ou privés. L’auteur constate une perception nouvelle de notre environnement, une esthétisation de la nature, considérée aujourd’hui comme un bien menacé et un patrimoine à préserver.