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Expositions

L’île mystérieuse au Metropolitan

A New York, une grande exposition sur la civilisation de l’île de Pâques met en lumière sa conception du surnaturel.


Tête de figure de pierre (moai),
12e-17e siècle
Provenant du temple d'Ahu O’Pepe
Hauteur 101.5 cm
Departement d'anthropologie,
Smithsonian Institution
Les célèbres sculptures monumentales de l’Ile de Pâques ne sont pas les seules merveilles que recèle ce territoire isolé et éloigné de tout. Le Metropolitan Museum of Art a rassemblé une cinquantaine de pièces, statues en bois, en pierre, figures en écorce peintes, ornements et pendentifs ou écritures datant du 13e au 19e siècle en tentant de percer les mystères de ce peuple encore méconnu. Si ce territoire situé à l'Ouest du Chili en dépend aujourd’hui, ses habitants le nomment Rapa Nui. Leur origine est la même que celle d’autres ethnies polynésiennes, d’Hawaii, de Tahiti ou encore du peuple Maori de Nouvelle-Zélande. Leurs ancêtres se sont installés sur l’île vers 600-800 après J. C.. Ils ont vécu dans un isolement presque total, jusqu’à leur découverte par l’explorateur hollandais Jacob Roggeveen en 1722. Leur esprit créatif a permis de développer une tradition artistique originale.


Homme-oiseau (tangata manu),
silhouette : Ile de Pâques,
19e siècle
jambes et base : France,
fin 19e
début 20e siècle, bois
Hauteur 29 cm. Coll. Helios Trust ,
Courtesy of Francesco Pellizzi
Comme dans les autres sociétés polynésiennes, la taille du bois et de la pierre était une tâche réservée aux hommes. Les femmes travaillaient sur des matériaux plus légers : les fibres ou les écorces. L’art était consacré aux croyances religieuses. Parmi les œuvres présentées, les visiteurs peuvent admirer une tête d’un des fameux bustes de géants dits « moai ». Cette pièce avait été rapportée en 1886 aux Etats-Unis lors d’une expédition américaine. Ces monolithes représentent des chefs ancestraux, les convictions voulaient que leur pouvoir réside dans ces pierres. On peut aussi voir un bel exemple d’« homme-oiseau ». Ces statuettes ont également marqué l’imaginaire occidental. Leur influence sur les surréalistes et particulièrement sur Max Ernst est considérable. Enfin, trois tablettes en bois extrêmement rares sur lesquelles est inscrit du « rongorongo », complètent cet ensemble. Comme celle des Etrusques, cette écriture est demeurée indéchiffrable à ce jour...


 Laure Desthieux
12.01.2002