Le Salon du Meuble casse les frontières

Depuis 1959, modernité, créativité et non-conformisme sont les mots clés du Salon du Meuble de Paris. Cette année, 1500 exposants, dont la moitié sont étrangers, investissent les 180 000m2 mis à disposition. « Ce Salon a accompagné, sinon précédé, l’évolution du marché et a donc connu toutes les modes stylistiques. Si depuis 2 ou 3 ans il tend vers une dominante moderne et contemporaine avec une place accrue du design, l’événement continue de présenter du mobilier rustique. Véritable outil de promotion du marché, le Salon met en vitrine l’innovation et la performance » martèle Patrick Renaud, directeur général de l’événement. Parmi les pays représentés, on compte la Malaisie, Chypre, la Corée du Sud, l’Australie, la Norvège ou la Chine et, pour la première fois, le Quatar.

La réorganisation des espaces - avec les Grands Marchés, les Expressions, le Pôle Mobilier Professionnel - répond à l’évolution des comportements des industriels et des distributeurs face à la demande des consommateurs. « Le marché du meuble est en constant renouvellement. Les consommateurs ont essentiellement des exigences qualitatives : nouvelles formes, nouvelles matières, fonctionnalité... » Le stand de L’Ensad (École nationale supérieure des arts décoratifs), Phare 2002, illustre les tendances de notre époque : fluidité, transparence, nomadisme. « Par ce dôme transparent, se dégonflant au rythme des entrées, nous souhaitions simuler un espace habitable entouré d’un jardin extérieur » explique Julia Kerjean, élève de l’École». Cette année la présentation est très «résine» comme on peut le voir dans cet ensemble de sièges en ballons soufflés et stratifiés ou dans une étagère pour pots de fleurs, une réflexion sur le rangement menée avec une condisciple, Mélodie Baschet.

Pour les amateurs de création contemporaine, l’espace Métropole occupe une superficie de 25 000m2. Designers et architectes y proposent un panorama complet des propositions de demain. Pour la troisième année consécutive, Design lab, sous la direction de Christian Ghion, expose la production de 25 jeunes talents. A ne pas manquer : les œuvres du designer François Bauchet, Prix du Créateur de l’année. Au dernier étage du salon se trouve Le Village, espace consacré aux meubles de style, qui bénéficie cette année d’une scénographie de Richard Peduzzi. Des tentures rouges, la transparence des matériaux, les effets de perspective et le caractère intimiste de chaque stand apportent un air très théâtral au lieu. La cascade du stand Richelieu attire un public à la recherche de fraîcheur tandis que les Ateliers de Saint Breil affichent une ambiance japonisante. Artcopi palace se veut grandiloquent et Brigitte Forestier rend hommage à son nom : troncs d’arbres et chants d’oiseaux. A propos, comment va le marché du meuble ? Pour Patrick Renaud « Le premier équipement et le haut de gamme restent des domaines privilégiés. Globalement, le marché va bien».