Les bibis passent sous le marteauCapelines, calots, coiffes de catherinettes et képis : festival de chapeaux à la vente orchestrée par Rieunier & Bailly-Pommery.
| Un aperçu de la collection
de Nicole Le Maux |
Quelques mois après avoir mis en vente des bijoux de Christian Astuguevielle, l’étude Rieunier & Bailly-Pommery persévère dans les accessoires de mode en proposant 360 chapeaux réunis par une férue des couvre-têtes. Nicole Le Maux a commencé sa collection en s’intéressant aux gravures au pochoir publiées dans Mode illustrée. « En les feuilletant, j’ai découvert des chapeaux inénarrables et j’ai voulu les voir en vrai… À partir de là, tout s’est enchaîné sur les chapeaux de roue ! ». Elle arpente les brocantes et les ventes publiques à Paris et en Province jusqu’à réunir plus de 400 pièces et à publier une Histoire du chapeau féminin. « L’âme de collectionneuse, je l’avais déjà et peu à peu, l’envie d’écrire est venue naturellement. Etant professeur de lettres, j’avais le goût de l’écriture et des recherches ». Autant de pièces conservées dans des boîtes, c’est encombrant et d'ailleurs, Nicole Le Maux évite de les regarder trop souvent pour les protéger de la lumière et de la chaleur. Deux bonnes raisons pour en mettre en vente la majeure partie de sa collection en spécifiant « J’en garde environ 80 mais ce ne sont pas les plus jolis, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Non, je conserve juste un ou deux exemplaires typiques de chaque époque ».
| Chapeau en paille d'Italie,
1780-1785. Est. : 3 050 € |
C’est bien là l’une des particularités de cet ensemble : Nicole Le Maux l’a constitué en veillant toujours à ce que les pièces ne soient pas « trafiquées » - pour restituer le goût si jalousé des modistes - et à ce qu’elles reflètent le caractère d’une époque. « Parmi ces chapeaux, il n’y a pratiquement pas de pièces insipides ou passe-partout. Un canotier des années 1890 ne peut pas se confondre avec un autre de 1940. Et une cloche1925 ne peut pas être datée de 1930 ». De la fin du 18e siècle aux années 1950, on découvre ainsi des chapeaux féminins et masculins pour tous les âges et toutes les occasions de la vie : bérets d’enfant en toile cirée, képis de fanfare, cache-chignons ornés de perles, capotes aux bas-volets en tissu à carreaux, toques de deuil en crêpe anglais ou coiffes de mariage en tulle ornées de fleurs d’oranger… La pièce la plus importante de la vente, estimée à 3 050 €, est un chapeau en paille d’Italie de 1785 dont la calotte tubulaire haute, la grande passe et le ruban rayé sont caractéristiques du goût des années pré-révolutionnaires… Une pièce que la collectionneuse aimerait à savoir conservée dans un musée, et pourquoi pas dans l'Atelier-musée du chapeau de Chazelles-sur-Lyon dont le conservateur devrait être présent lors de la vente.
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