Tableaux nomades de ColombieAvant d’être réparties dans les ambassades, les toiles des jeunes artistes colombiens tiennent salon à l’Unesco.
| Leonardo Cubillos,
Zone industrielle, 1998
© Unesco |
Au sud de l’isthme de Panama, à cheval sur la Cordillère des Andes, la Colombie est le seul pays d’Amérique du Sud bordé par les deux océans. L’art ne s’y borne pas aux cultures chibcha et calima, ni à la taille d'émeraudes. Une exposition, réunissant 40 artistes, nous donne un aperçu d'un art bien vivant. Si la peinture reste le principal médium, les toiles affichent aussi bien des tendances abstraites que figuratives. Oscar Mauricio Ardila joue la transparence en maniant encaustique et photosérigraphie dans Documents de voyage(2000). Leonardo Cubillos évoque les villes et les industries avec un traitement coloré des masses.
| Juan Carlos Aldana,
Pauvre Colombie, 1999
© Unesco |
Sur un même mur, deux artistes expriment leur vision de la nation. Proche des œuvres de Tàpies, la Pauvre Colombie de Juan Carlos Aldana (1999) décrit un univers sombre entrecoupé de lignes et de points lumineux. Parallèlement, les toiles rougeoyantes de Jhon Lopera ne manquent pas d’évoquer Rauschenberg, maître du pop Art : combinaison de crainte et d'espoir. Le travail en série à partir de visages de jeunes garçons par Juan Carlos Delgado et Carlos Salazar semble se donner les mêmes références. Les couleurs vives, tropicales, dominent dans l’exposition : La complémentaire est bleue de Winston Rubio, Le lézard de Dario Ramirez ou encore les Fusions de Luis Miguel Baez. Certains peintres s’attachent au minimalisme comme Maria Isabel Restrepo ou Jorge Rey, dans des toiles éprises de blanc. Les collages ne sont pas omis de la production artistique colombienne bien qu'il se fassent discrets. On remarque La poupée bleue de Carolina Convers.
| Antonio Tamayo, la marelle, 1998
© Unesco |
Des œuvres retiennent notre attention par leur originalité. Juan David Berrio prend le parti de ne révéler qu’une partie de ses toiles au visiteur, ainsi Sous cette couleur jaune j’avais peint une nature morte (2001), une toile uniformément jaune où seul un espace ovale dévoile le contenu du tableau recouvert. Les Témoins de José Garcia marient collages et tapisserie dans un univers enfantin. Premier Prix pour l’affiche du tourisme basque en Espagne, Antonio Tamayo présente un triptyque La marelle. Quant à Jaime Contreras, il ne manque pas de copier les angelots de Raphaël pour sa Carte de l'oubli. Sur ce même thème, Oscar Danilo Vargas présente une œuvre aérienne, Au bord de la mémoire, figurant l'image d'un homme dans une atmosphère pleine de mystères. De ceux qu'aime Garcia Marquez…
| Stéphanie Magalhaes 23.01.2002 |
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