| | Drouot aiguise les appétitsAprès Pierre Bergé, qui avait déclaré son intérêt à la fin de l’année 2001, une filiale de la banque Barclays vient d’entrer en lice. Les deux concurrents nous précisent le contenu de leur offre.
A l’automne, Pierre Bergé avait lancé le premier pavé en annonçant son intention de racheter les parts de Drouot SA détenues par les charges de commissaires-priseurs pour créer une entité unique. C’est au tour de Barclays Public Equity de formuler une offre. «Notre métier est d’être actionnaire d’entreprises, explique Olivier Millet, son directeur général. Nous investissons dans tous les domaines. Nous nous plaçons comme actionnaire dans la durée. Contrairement à des fonds d’investissement ouverts, où les exigences de rentabilité s’expriment dans le court terme, nous pouvons attendre dix ans. Dans le cas de Drouot, nous avons étudié le dossier après avoir été approchés par quelques commissaires-priseurs, qui trouvaient la proposition de Pierre Bergé un peu “courte”. Notre objectif est de prendre la majorité du capital de Drouot SA et d’Auction Press, qui édite la Gazette de l’Hôtel Drouot, en associant au capital les commissaires-priseurs qui souhaitent y demeurer.»
Que propose Pierre Bergé ? «Mon projet est un projet d’entreprise. Il consiste à regrouper les commissaires-priseurs en une seule entité. Les ventes se feront à Drouot, un back-office déchargera les commissaires-priseurs de tous les problèmes administratifs. Je crains que mes concurrents ne soient surtout motivés par la reprise de la Gazette. Cela dit, mon tour de table n’est pas bouclé et je suis prêt à les accueillir. Mais uniquement autour de mon projet, qui prévoit la création d’une vraie marque Drouot et un développement à l’étranger avec l’ouverture d’antennes à Londres et New York.». Chez BPE, qui ne semble pas intéressé par l’ouverture de Pierre Bergé, on souligne qu’il s’agit d’une approche tout à fait différente. «Contrairement à Pierre Bergé, nous n’avons pas l’intention de procéder à un regroupement des commissaires-priseurs. Ils doivent rester indépendants. Ce que nous voulons, c’est donner à Drouot des moyens modernes de développement.»
Sur les propositions financières faites aux 70 études et 106 commissaires-priseurs pour racheter leurs parts dans Drouot SA, on donne à BPE l’intention de proposer 122 millions d’euros pour l’ensemble du capital. «Je ne confirme pas cette estimation. Nous n’en parlerons qu’avec les intéressés, aujourd’hui.» Pierre Bergé se montre plus explicite : «Ce chiffre de 122 millions d’euros, qui m’a également été attribué, c’est un chiffre tiré d’un chapeau ! Ce qui est certain, c’est le prix que j’offre pour une part dans Drouot SA, sachant que chaque charge de commissaires-priseurs possède deux parts : 2 millions de francs, que je vous laisse transcrire en euros…». Et les délais ? BPE se laisse le temps de la pédagogie : une ou plusieurs semaines pour expliquer son projet. Pierre Bergé reste fidèle à sa date-butoir, déjà annoncée : «Je ne change pas d’avis pour l’échéance. Si je n’ai pas la majorité des parts au 31 janvier, je referme le dossier. En revanche, si j’ai 51% des parts, je laisse la porte ouverte à tous les commissaires-priseurs qui n’auraient pas voulu me rejoindre dès le départ.» La bataille est ouverte…
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