Sous le flash de l'inspecteur NovarroArtistes, votre photo ! Le photographe Eddy Novarro a saisi la physionomie des monstres sacrés de la création.
| Warhol
© Close up Novarro |
Une soixantaine de portraits d'artistes, peintres et sculpteurs célèbres des trois dernières générations - Picasso, Duchamp, Rauschenberg, César, Arman, Bacon, Tinguely ou Christo - édités en tirage numérique de grand format (de 700 par 1000) sont exposés le long des murs de l'espace Paul Ricard, à l'occasion de la sortie du livre des Editions du Cercle d'Art «Close up Novarro», qui rassemble ces images autour d'un beau texte de Pierre Restany. Le critique nous y fait découvrir l'itinéraire singulier du photographe portraitiste Novarro dès ses premiers reportages au Brésil. Sa double passion pour la photographie et pour l'art le mènent, au fil des opportunités, à se spécialiser dans le portrait officiel et à parcourir la planète pour immortaliser les grands de ce monde. Mais il leur préfèrera toujours les artistes. Pierre Restany découvre Eddy Novarro lors d'un passage à Paris en 1966 et l'introduit auprès des Nouveaux réalistes. Auparavant, André Lhote lui avait présenté les surréalistes et les dadaïstes et Leo Castelli lui avait ouvert les portes du Pop Art à New York… D'où l'explication de ces beaux portraits d'Andy Warhol, de Louise Nevelson mais aussi de Beuys avec son inséparable chapeau de feutre, alors qu'il prépare une exposition au musée Guggenheim.
| Pierre Restany
© Close up Novarro |
À ce jour, Novarro a fixé le regard visionnaire de plus de 600 artistes. Et chacun, à sa manière, a modifié cette perception intime qu'a l'homme de l'univers. «Il y a un miracle novarrien, l'émergence de la troublante vérité de l'être au-delà de la superficialité routinière des apparences. Eddy Novarro occupe une place à part sur la scène de la photographie contemporaine qui a reconnu la spécificité originale de son immense talent de portraitiste» nous dira Restany. Son portrait le plus célèbre est celui de Picasso pris à Mougins, la cigarette à la bouche, la chemise débrayée sur l'épaule, mais l'œil d'une fulgurante vitalité. L'exposition permet de pénétrer dans cette communauté des monstres de l'art, que l'on ne connaît qu'au travers de leurs travaux, de leurs écrits, de leur positionnement dans l'histoire, du souvenir flou de leur visage. L'instantanéité du cliché, qui fixe un regard droit et plein, c'est un peu le moyen de rendre compte de l'immanence de leur œuvre…
| Pierre-Antoine Baubion 24.01.2002 |
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