Satisfecit à Arte Fiera 2002

Arte Fiera a fermé ses portes le 28 janvier après cinq jours d'exposition. Les chiffres ne sont pas, à première vue, enthousiasmants. Après avoir dépassé la barre des 40 000 visiteurs en 2001, on est retombé cette année à 37 000 présences. Pour le directeur commercial, Marco Momoli, il n’y a qu’une explication : «L’Italie a connu à ce moment-là de graves problèmes de pollution dans les grandes villes du centre-nord, avec, dans certains cas, comme à Bologne, un blocage complet du trafic. Pour le reste, la manifestation nous a semblé d’une qualité supérieure à celle de l’an dernier» Les colloques organisés avec des hommes d’affaires comme les dirigeants des entreprises de céramique Marazzi ou de café Illy, ont suscité un intérêt significatif.

Qu'en pensent, avec quelques jours de recul, les exposants ? Dans leur majorité, ils semblent concorder avec cette approche. Pour Irène de Franchis, de La Città à Vérone, «la qualité des exposants est meilleure – il fallait voir les beaux espaces des suisses Tschudi et Buchmann - mais aussi celle du public. Nous avons vu davantage de collectionneurs étrangers». L’année dernière a marqué l’utilisation – difficile – des nouveaux pavillons dessinés par Kenzo Tange. Les galeristes ont eu un peu de réticence s’y installer avant de les disputer en 2002… «J’ai fait des relations publiques, annonce le milanais Giorgio Marconi. J’ai bien vendu, mais pas tout. Je n’ai pas voulu baisser mes prix. Pour des tableaux historiques. Je n’avais pas présenté Di Bello depuis 28 ans. A ma grande surprise, beaucoup se souvenaient de lui. Di Bello a travaillé des décennies comme graphiste. Depuis un an, il recommence à faire des tableaux, qui me semblent bons. Je prépare une rétrospective dans un an ou deux. Le rapport entre un galeriste et un artiste est une question de fidélité : il me suffit qu’il fasse une centaine d’ouvres de qualité dans sa vie !»

Et les galeries françaises ? «J’ai beaucoup fréquenté Arte Fiera dans les premières années, explique le niçois Sapone, puis je suis revenu il y a cinq ou six ans après une longue interruption. Cette année, nous avons présenté, comme nous en avons l’habitude, une exposition monographique. Elle était consacrée à Ladislas Kijno, qui a représenté la France à la Biennale de Venise en 1980. Je dois dire que nous avons obtenu un beau succès auprès des collectionneurs, qui ont une qualité particulière : ils sont disposés à faire des prêts de longue durée auprès des musées.» Si Alain Le Gaillard annonce qu’il participera probablement à la prochaine édition pour présenter ses jeunes artistes, Bernard Vidal fait un bilan détaillé : «C’est une foire un peu compliquée, immense. Nous avons fait nos frais, comme on dit, ce qui est en soi une satisfaction. J’ai vendu essentiellement des artistes italiens – Pizzi-Cannella ou Gallo - à des collectionneurs italiens. Une chose surprenante ici est que les gens discutent énormément les prix. C’est d’ailleurs une foire où l’on achète et où l’en vend : j’ai moi-même acheté plusieurs œuvres.»