Sommaruga et ses protégés américainsArtCurial Briest disperse une partie de la collection privée du précoce défenseur des impressionnistes américains.
| Richard Emil Miller (1875-1943),
La robe de bal
Estimation : 45 700 / 53 400 € |
Angelo Sommaruga est resté célèbre pour avoir lancé en Italie le jeune Gabriele d’Annunzio et les grands romanciers russes du 19e siècle. Mais après la faillite de son entreprise, il quitte l’édition pour le marché de l’art. Aux Etats-Unis et en Amérique du Sud, où il s’installe pour un temps, il se consacre à la vente de peintures des Macchiaioli. Puis, de retour en Europe, il continue de promouvoir les artistes italiens des années 1900 et s’intéresse aux jeunes Américains venus s’initier en France à la modernité. Le fonds de la collection Sommaruga est en majeure partie constitué de peintures italiennes mais ArtCurial Briest réserve les bijoux de Boldini et Zandomeneghi pour les ventes du mois de juin.
Les 65 pièces mises en vente par sa fille ont été peintes par des artistes étrangers résidents en France dans les années 1890-1910 : le Canadien James-Wilson Morrice, l’Australien Rupert Bunny et les Américains Frederick-Carl Frieseke, Richard Emil Miller, Alfred–Henry Maurer, George Oberteuffer. Les œuvres ne sont pas des pièces maîtresses de ces peintres, comme l’indiquent les prix, oscillant entre 5 000 et 30 000 FF. Mais on trouve quelques toiles intéressantes comme la Robe de bal (45 700 €) ou L’élégante à la robe jaune de Miller (45 700 €).
| Ferdinand Desnos (1901-1958),
Castor et Pollux Est. : 3 000 / 4 600 € |
Selon Violaine de La Brosse-Ferrand, responsable du département art moderne, ces toiles devraient intéresser des collectionneurs étrangers : «Ce sont des artistes qui ne passent qu’extrêmement rarement en vente en France. On s’attend à ce que plus de 50% des acheteurs soient américains». Le contraste sera sans doute flagrant avec les autres lots qui s’adressent au marché français. On trouve en effet des ensembles consacrés à des artistes figuratifs des années 30, «des pièces qu’on ne trouvait plus sur le marché ces dernières années», comme les nus et les portraits féminins d’André Favory et Marcel-Lenoir mais aussi des œuvres naïves de Ferdinand Desnos ou des scènes de rue de Fikret Moualla, un artiste turc dont les prix s’envolent depuis près de deux ans.
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