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Marché

Catherine Gangloff, Pierre Legendre,
Cruz Diez, Marinho
© Galerie Dorval

St’art, la foire qui monte

La sixième édition du rendez-vous strasbourgeois ouvre ses portes aujourd’hui, au parc des expositions.

Depuis sa création en 1997, par la SOFEX ( Société des foires et Expositions de Strasbourg), St’art offre à ses visiteurs un panorama de la diversité des créations contemporaines internationales. Toutes les techniques sont représentées : sculpture, peinture, photographie, multimédia ou installation. L’année dernière, 26 500 visiteurs ont franchi ses portes pour découvrir les nouvelles formes d’expressions de l’art actuel.


Hervé Di Rosa "Le bateau"
© Galerie Didier Vesse
La sélection des galeries participantes s’effectue par l’intermédiaire du comité consultatif. Parmi les membres, Jean-Pierre Arnoux de la galerie Arnoux à Paris, Paola Forni de la galerie Forni de Bologne ou encore Beate Reifenscheid, conservateur du musée Ludwig de Coblence. 95 candidatures ont été retenues sur les 128 présentées : 83 galeries et 12 éditeurs. Onze pays sont représentés : 64 galeries françaises, 11 italiennes, 9 allemandes, 4 belges... On compte cette année la présence de nouveaux pays : l’Angleterre (Galerie Pascal Allouard de Londres), l’Espagne (Galerie Susany de Vic), l’Autriche et la République tchèque (Galerie Prager Kabinett de Prague et Salzburg ). Parmi les nouveaux participants, des galeries parisiennes comme Pascal Gabert, Bertin-Toublanc, Bruno Delarue, mais aussi la galerie Kandler de Toulouse, la galerie Mathieu de Lyon. La galerie du Centre de Paris célèbre son retour à la foire en présentant 14 artistes sous le titre d’identité parmi lesquels Eric Liot et Peter Saul qui ont fait la couverture de Art press et Artension de janvier. « C’est le passage à l’euro qui m’a motivé à participer à la foire cette année. Il s’agit d’une véritable incitation à se sentir plus européen. De plus, Strasbourg n'est-elle pas capitale européenne?» nous livre l’économiste de formation et galeriste Alain Matarasso. Le prix des œuvres présentées est compris entre 1000 € et 20 000 €.


Peter Saul, La Joconde
en train de vomir

© Galerie du centre
Le verre constitue un secteur très bien représenté. Jean-Claude Chapelotte, galeriste de Strasbourg, ayant bénéficié d'un chiffre d'affaire important l'an dernier, témoigne de l’évolution des goûts dans ce secteur : « La présence du verre a été très décriée la première année. Considéré comme un art décoratif, on constate aujourd’hui l’exposition d’œuvres de qualité. Il faut continuer à former les visiteurs ». La galerie présente des pièces comme Colonnes 2002 (120 000$) de l’artiste pragois le plus représenté en Europe, Stanislas Libensky ou encore Effet de la mémoire XXI du français Antoine Leperlier. La galerie Magda Danysz offre une vision de la ville à travers les photographies de Franck Hulsbömer, les sculptures de Remiszewska ou la vidéo d’Aliki Braine. Certains stands proposent des one-man-show d’artistes comme François Nussbaumer (Galerie Kahn, Stasbourg), Wladyslaw Lopuzniak (Galerie Arnoux, Paris) ou Hervé Di Rosa (Galerie Didier Vesse, Pézénas).

Un espace reste, comme chaque année, consacré aux œuvres monumentales : Esprit de St’art. Onze pièces représentatives des tendances actuelles y sont exposées : le Dessin siamois (200 x 150 cm) d’Omar Galliani, une Plante grasse d’Arman (4 x 2 m) ainsi que les Culbutos de Xavier Boggio. On note la participation d’institutions culturelles comme le musée Ludwig de Coblence, du centre d’art contemporain de Montbéliard ou du Centre Européen d’Actions Artistiques contemporaines d'Alsace qui témoignent de l’ouverture du salon vers de nouveaux horizons. Autre innovation : la présence des éditeurs de livres d’artistes. Parmi les 12 exposants sélectionnés, les éditions Céphéides à Paris proposent des tirages limités de poèmes d’auteurs contemporains, les éditions Jean-Paul Ruiz de Saint-Aulaire illustrent leur attachement au monde du potager : peinture et papiers de légumes alors que Parole Gravée d’Albertville perpétue ses recherches sur le geste, le signe et le jazz. Un moment fort à signaler : une table ronde autour du thème Entreprises et art contemporain animée par Anne Lahumière, Présidente du Comité des Galeries Françaises et Harry Bellet, journaliste au journal Le Monde. Un sujet dans l'air du temps alors que seulement 5% des achats d'art contemporain émane du milieu des entreprises.


 Stéphanie Magalhaes
01.02.2002