De jeunes artistes sur le marché…À Amsterdam, la vente «International Young Art» clôt une quatrième année de collaboration entre Sotheby's et Artlink.
| Shane Murray et Mark Hohlstein,
Bill 2000
Vendu le 17 janvier à Tel Aviv,
11 500 $ |
Pour l’avoir expérimenté, Tal Danai sait qu’un jeune artiste se taille difficilement une place sur le marché et qu’il n’est pas toujours aisé pour un collectionneur de se procurer les œuvres de créateurs méconnus… Partant de ce constat, il décide en 1996 de créer une nouvelle stratégie pour lancer de jeunes artistes du monde entier. «Notre idée, c’était de créer un pont entre des plasticiens et des collectionneurs qui n’avaient pas l’occasion de se rencontrer par manque d’infrastructures», explique-t-il. Et, parce que la réussite d’un tel projet repose sur une vaste campagne de communication, il utilise deux réseaux : celui de l’Internet avec son site, Artlink.Com, et, deux ans plus tard, celui de Sotheby’s qui accepte de collaborer avec lui. Après quatre années de travail, la collaboration semble avoir trouvé son rythme, les ventes en ligne régulières sur le site de Sotheby’s étant complétées par l’annuel « International Young Art ».
En quoi consiste ce programme ? Il s’agit d’organiser trois ou quatre ventes - dont l’une en ligne -, au début de chaque année. À l’exception de Tel Aviv, la maison pionnière qui participe à chaque fois, les lieux varient de manière à toucher de nouveaux collectionneurs. «En plus de Tel Aviv, il y a déjà eu New York, Chicago, Amsterdam, Vienne, Berlin ou Rostock. Notre premier critère, c’est bien évidemment l’implantation de Sotheby’s… même si ce n’était pas le cas pour les trois dernières ! De plus, nous tenons à couvrir deux ou trois continents tous les ans. Après, tout est question de relations humaines et de hasard». Changements de lieux de vente donc, mais aussi d’artistes. Et pour veiller à la neutralité de la sélection, c’est un processus de 18 mois qui est mis en place. «Tout le monde peut déposer un dossier, constitué de photographies d'œuvres et d'une biographie. L’année dernière, nous avons ainsi reçu 20 000 photos. Première étape : le comité de 8 personnes les examine sans rien connaître de l’artiste. Ensuite, chacun d’eux établit une liste de semi-finalistes en tenant compte des données complètes. Lors de la dernière étape, le jury rencontre les candidats et découvre les œuvres originales». Chacun des artistes sera tenu de proposer au moins un lot dans chaque vente.
| Maria et Natalia Pechatnikov,
Peinture en croissance
Mis en vente à Amsterdam,
estimé 4 200 $ |
Avec ce système, 600 artistes de 43 pays ont pu mettre leurs œuvres en vente, atteignant un public très varié. «L’enjeu n’est pas d’utiliser des marchés locaux, mais d’en développer de nouveaux. Alors, pour moi, l’une des choses les plus excitantes, c’est de constater que l’on compte parmi nos acheteurs de jeunes couples qui acquièrent leur première œuvre d’art, des stars hollywoodiennes ou des collectionneurs déjà bien établis». Difficile donc de savoir si les «stars» de la vente de Tel Aviv seront les mêmes que celles d’Amsterdam aujourd’hui. Car à côté des représentations hyper-réalistes de costumes traditionnels coréens de Myung-jo Jeong ou des portraits du duo américano-irlandais Shane Murray et Mark Holstein, emportés à des prix quatre ou cinq fois supérieur à leurs estimations, il faudra compter avec les œuvres composites des jumelles russes, Maria et Natalia Pechatnikov (4 200 $), ou avec les figures humaines portant des oiseaux de la coréenne Sung Nam Kim (4 500 $).
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