Mécénat à la russe

MOSCOU, 11 fév (AFP) - Plusieurs grandes sociétés russes ont l'intention et les moyens de ressusciter le mécénat et d'encourager les arts, malgré la passivité de l'Etat en la matière, ont affirmé lundi leurs responsables, sponsors d'un festival baptisé "Vivat Mécénat" qui commence le 14 février. "Le mécénat a été interrompu chez nous pendant un siècle, lorsque tout le monde avait le même salaire et un même mécène", a expliqué Olga Nefterova, présidente du fonds "Mécénat" et organisatrice du festival. Les arts étaient sous le contrôle étroit de l'Etat pendant l'essentiel de la période soviétique.

"La culture est toujours le dernier souci de tous les ministères", a-t-elle déploré. "Les grandes entreprises sont prêtes aujourd'hui à remplir leur mission sociale en Russie, un pays jadis célèbre pour l'âme généreuse de ses mécènes", a affirmé Evguenia Mamsourova, responsable des relations extérieures de la banque Vneshekonombank, qui dit dépenser plusieurs centaines de milliers de dollars par an pour promouvoir les arts. Les grands musées russes rassemblent des collections de peinture dont bon nombre ont été constituées à l'époque impériale par de riches marchands et industriels, avant d'être nationalisées par le pouvoir soviétique. Le président du Fonds Loukoïl (pétrole), Stanislav Sosnovtsev, a regretté que l'Etat "ne systématise pas" l'activité des mécènes. "Le ministre de la Culture Mikhaïl Chvydkoï, qui se plaint régulièrement du manque de fonds, serait bien inspiré de nous réunir tous, il aurait cinq fois plus d'argent pour la culture", a-t-il ajouté. Le directeur de l'ensemble chorégraphique Beriozka a sauté sur l'occasion pour remercier Loukoïl d'avoir offert des cabines de douche confortables à ses danseuses qui s'entraînent dans une vieille maison de la culture sans confort.
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