L’Armory Show relance New York sur la scène contemporaineLa manifestation américaine, qui n’en est pourtant qu’à sa quatrième édition, s’est déjà imposée comme une référence inévitable. Jusqu’à lundi, elle accueille 173 galeries.
| © The Armory Show |
Son nom est évidemment un clin d’œil à la grande manifestation du début du siècle, où Duchamp avait exposé pour la première fois sa roue de bicyclette. Mais cet Armory Show est tout neuf : il a été créé en 1999 par Pat Hearn et Katelijne De Backer. «En réalité, ses racines sont plus anciennes, corrige Isabelle Dupuis, directrice adjointe. Il succède à la Gramercy Art Fair, qui s’est tenue à partir de 1994, au Gramercy Hotel. A l’origine, l’idée était de créer la grande manifestation d’art contemporain qui manquait à New York, de lancer une plate-forme réunissant les jeunes galeries. Nous avons très vite grandi (10000 visiteurs en 2000, 20000 en 2001) et nous sommes installés à l’Armory en 1999 puis au North Pacific en 2000. Depuis l’an dernier, pour avoir encore plus d’espace, nous sommes sur les piers 88 et 90, les embarcadères à l’ouest de la ville.»
| © The Armory Show |
Cette année, l’Armory Show accorde une attention particulière aux livres d’artistes et aux multiples. Quatorze éditeurs auront des stands. «Ils seront dispersés parmi les autres pour ne pas créer une impression de ghetto.» Parmi ces exposants, on remarque le suisse Scalo, l’américain Durham Press ou Eyestorm, le site internet londonien spécialisé dans la photographie, qui a fait d’excellentes affaires ici l’an dernier. Eyestorm est habitué aux feux de la rampe : il a récemment levé des fonds importants pour son développement et a entraîné,il y a un an, la chute du directeur du San Francisco Museum of Modern Art, David Ross. Sa participation active au lancement d’Eyestorm, un site commercial, n’avait pas été appréciée par le conseil d’administration du musée.
Pour le reste, le nombre d’exposants reste stable, passant de 170 à 173. De nombreuses galeries new-yorkaises sont présentes mais les exposants viennent également de loin, notamment de la côte Est. Du côté des Français, c’est la plus forte délégation jamais accueillie. Elle comprend Templon, Roppac, Praz-Delavallade, Nathalie Obadia ou Chantal Crousel parmi une quinzaine de galeries. Comme l’an dernier, l’Armory Show se déroule en même temps que l’Art Show de l’ADAA (Art Dealers Association of America). Un service de bus est d’ailleurs mis en place entre les deux manifestations. «Nous n’avons pas de crainte particulière sur le déroulement de cette édition, poursuit Isabelle Dupuis. Après l’annulation de la première édition de Art Basel à Miami, les gens attendent avec impatience un événement fort dans le domaine de la création contemporaine.»
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