L’Afrique culturelle au quotidien

Le site Africultures.com pourrait n’être qu’une version dérivée du mensuel des cultures africaines du même nom, lancé il y a cinq ans pour prendre la suite de la «Lettre des musiques et des arts africains». On pourrait même le croire plus pauvre dans la mesure où, dès sa création, l’équipe a fait le choix de présenter «en clair» la moitié de la revue, les dossiers approfondis n’étant accessibles que sur abonnement. Il n’en est pourtant rien. «Le site dépasse la revue», explique son rédacteur en chef. À travers cette formule, Olivier Barlet évoque la masse de renseignements pratiques qui seront bientôt mis en relation avec les articles en archives. «Cela fait un an que nous travaillons sur des bases de données qui seront mises en ligne d’ici quelques semaines. Les informations seront rassemblées en quatre domaines : «Agenda» pour l'annonce des évènements culturels, «Murmures» pour les informations quotidiennes, «Sorties» pour la présentation de nouveautés ou «Universitaire» pour l'évocation de colloques et d’appels à contribution. La grande nouveauté, c’est qu’elles seront liées aux quelque 6000 pages déjà publiées dans la revue. Une annonce de concert pourra renvoyer sur une rencontre avec le musicien ou sur une critique de disque. En cinq ans, nous avons couvert presque tous les créateurs contemporains !»

Pourtant, l’apport principal du site est son ouverture sur l’information quotidienne. «Nous jouons le rôle d’une agence de presse dans le domaine des expressions artistiques africaines contemporaines. En ce moment, par exemple, nous présentons les contributions spontanées d’écrivains, Michèle Rakotoson ou Jean-Luc Raharimanana, sur les évènements qui se passent à Madagascar…» Ce traitement de l’actualité repose sur l’équipe de la revue (un comité de rédaction d’une quinzaine de personnes et une vingtaine de correspondants). Il devrait bientôt bénéficier du statut de relais européen d’Africultures dans le Réseau d’informations culturelles en Afrique et en Europe, qui met en place un ensemble de correspondants spécialisés dans chacun des états du continent. Cette réactivité à l’information quotidienne et l’interactivité du site qui publie gratuitement des petites annonces et organise des forums sur des sujets faisant l’objet de numéros spéciaux de la revue - actuellement le bicentenaire de la révolution haïtienne - font sans doute partie des recettes du succès de ce site austère mais bien vivant, visité par plus de 72 000 internautes au mois de janvier dernier.

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