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Expositions

Studio Naço, Felicidad
© Gaston Bergeret, Institut français d'architecture


Dessine-moi la maison du bonheur…

Un exercice de style pour les besoins de Patrimoine sans Frontières : les architectes contemporains ont plongé leurs doigts dans la colle pour réaliser la maquette idéale.

Sous la houlette de la Mission de préfiguration de la Cité de l’architecture et du patrimoine, la galerie d’actualité de l’Institut Français d’Architecture a convié les architectes français à faire don de leur génie pour une action humanitaire en faveur de l’association Patrimoine sans Frontières. Les 134 maquettes de projet rendues sont exposées du 14 au 19 septembre inclus au Palais de Chaillot, aile Paris, qui devrait d’ici 2003 accueillir la future Cité de l’Architecture et du Patrimoine. Elles seront vendues aux enchères le 19 septembre 2001 par le ministère de l’étude Calmels-Chambre-Cohen, commissaires-priseurs associés.

A partir d’un modèle réduit de maison individuelle en kit et d’une parcelle en forme de puzzle, le principe consistait à créer sa vision de la « Maison du Bonheur ». La sélection des joueurs est large : des vedettes, des pas connus du tout, des modernes, des jeunes, des moins jeunes, etc. Renzo Piano, Paul Andreu, Jean Nouvel, Yona Friedman, Antti Lovag ont participé à l’opération. L’événement a suscité chez les architectes une mobilisation sans précédent - du jamais vu dans cette profession que l’on croyait atteinte d’immobilisme. Certains se sont pris au jeu en détournant l’objet de sa fonction initiale, avec des projets utopiques humoristiques, parfois même cyniques. Les matrices sont transformées, enveloppées, décomposées, découpées, retournées, formatées, capitalisées, chocolatées, perchées, dorées, signées, volantes, coulées, pixellisées, chantantes, etc. De même que les objets surréalistes plongent dans l’ego de l’artiste, ces maquettes d’architectures révèlent à plaisir la personnalité de leurs auteurs. De belles surprises !

La vente de ces pièces - chaque modèle est une pièce unique - a pour objectif de financer deux actions, l’une au Liban pour la réhabilitation de la place du village de Salima, l’autre pour la restauration du site albanais de Voskopojë. Une belle opportunité de rassembler les architectes pour la cause du prochain, loin des discours de globalisation, de localisation. La mobilisation existe encore…


 Rafaël Magrou
15.09.2001