Culture juive sur internetLe musée d'Art et d'histoire du judaïsme était l’un des derniers musées parisiens à ne pas avoir son site internet. C’est chose faite.
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À l’image de sa page d’accueil, le site du musée d’Art et d’histoire du judaïsme (M.A.H.J.) est sobre mais clair et fonctionnel. On y retrouve les informations pratiques d’usage et l’actualité complète de l’établissement, celle des expositions temporaires, des activités pédagogiques et des évènements organisés à l’auditorium : prochainement, les lectures consacrées à Romain Gary ou le cycle de chants juifs traditionnels hassidiques et sépharades. Autre rubrique utile, celle des «Ressources», rassemblement de liens classés vers les sites Internet des bibliothèques et des musées juifs du monde entier, vers ceux des festivals ou des disquaires spécialisés…
L’intérêt de ce site réside cependant dans la documentation qui y figure. Elle permet de retracer l’histoire du musée : celle de l’hôtel de Saint-Aignan, caractéristique des hôtels aristocratiques construits dans le Marais autour de 1750, et celle des collections. On apprend ainsi que le M.A.H.J. est l’héritier d’un musée associatif, créé en 1948, pour rendre hommage à une culture disparue dans la tourmente de la Shoah, et que ses champs d’intérêt se sont élargis, au gré des acquisitions, des dépôts et des donations. Uniquement consacré aux objets de culte, il s’est progressivement enrichi d’un fonds documentaire consacré à l’architecture des synagogues, d’objets médiévaux collectés par Isaac Strauss au cours du Second Empire et précédemment exposés au musée Cluny, d’œuvres d’artistes juifs de l’école de Paris…
C’est cette grande diversité que restituent deux sections, «Le parcours» et «Un choix d’œuvres». Comme leurs noms l’indiquent, elles présentent une sélection d’objets en les replaçant dans le circuit de la collection permanente, organisé en fonction de critères chronologiques et géographiques, ou en les réunissant par type d’œuvres. On trouve ainsi regroupés les objets liturgiques de la synagogue (tronc à aumônes, ornements de Torah ou shofar), les objets de culte individuels (bonnets de prière, rouleau d’Esther ou assiettes de Purim), les costumes et les parures traditionnels, les manuscrits ou les œuvres d’art signées El Lissitzky, Soutine ou Kikoine. Le seul véritable regret concerne l’approche esthétique et historique, commune au musée et au site web. Faute de renseignements complémentaires, les «non-initiés» resteront en partie sur leur faim pour comprendre cette communauté et ses coutumes…
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