| Le quartier du forum et le capitole de
Dougga © photo : Nicolas Fauqué |
Gloire et déclin de la Tunisie antiqueDe Hannibal à saint Augustin, la Tunisie antique renaît sous la plume de Hédi Sélim et l'objectif de Nicolas Fauqué.
Au cours des siècles, l’étendue du patrimoine archéologique tunisien a suscité de nombreuses convoitises aux conséquences plus ou moins heureuses. Aux auteurs arabes du Moyen-Âge qui, les premiers, se sont penchés sur ces vestiges, ont succédé des explorateurs européens, avides de découvertes. C’est grâce à ces derniers qu’une première documentation a pu être constituée. Car, dès lors, les richesse archéologiques ont été recensées tandis que l’on recopiait les nombreuses inscriptions latines. Alors que les pillages en masse alimentaient le trafic d’œuvres d’art durant près d’un demi-siècle, il fallut attendre les années 1880 pour que des mesures de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine tunisien soient établies. Aujourd’hui, l’internationalisation des fouilles et les recherches effectuées ces dernières années ont permis la mise au jour de nouveaux éléments. C’est à la lueur de ces récentes découvertes que l’historien et archéologue Hédi Sélim propose cette somme sur la Tunisie antique.
Dans le présent ouvrage, l'auteur a fait le choix d’un parcours chronologique, de la phase préhistorique, pour laquelle les données restent très incomplètes, en passant par la période phénicienne, puis romaine, jusqu'à l’instauration de l’église chrétienne. Autant de cultures qui se sont succédé, croisées, imposées les unes aux autres. Le contact avec l’Orient, amorcé avec l’arrivée des Phéniciens, constitue un événement fondateur. De nouveaux horizons s’ouvrent pour le continent africain resté jusqu'alors à l’écart des civilisations florissantes du Proche-Orient. Carthage, fondée par des colons de Tyr conduits, selon la légende, par Didon, devient capitale de l’empire. Rivale de Rome, elle sera détruite à la suite des guerres puniques, puis reconstruite par Scipion l’Africain en 146 av. J.-C., devenant capitale de l’Afrique romaine puis de l’Afrique chrétienne avant son déclin, lié aux invasions barbares du 4e siècle ap. J.-C..
Ces vagues d’occupation successives et sa situation en plein cœur de la Méditerranée confèrent à la Tunisie un statut original. Des courants d’échanges contribuèrent à assurer son rayonnement durant l’Antiquité. Les nombreux objets découverts, importés ou fabriqués sur place, témoignent d’échanges commerciaux et artistiques importants. À l'instar d'autres découvertes récentes, une maison romaine mise au jour à El Jem (200 km au sud de Tunis) a contribué à une meilleure connaissance de l’urbanisme et de l’architecture mais aussi, indirectement, à celle de la vie de la cité ou de la diversité des rites funéraires.
|