Destockage chez GrévinMis en vente par Sotheby’s, les accessoires, costumes et meubles du musée Grévin se révèlent tout en perdant un peu de leur magie.
| Une vue du musée Grévin
© Sotheby's |
Alors que le musée d’Orsay fait un clin d’œil à la galerie londonienne de cires en présentant un masque mortuaire de Marat pris «au pied de l’échafaud» par la jeune strasbourgeoise Marie Grassholz, plus connue sous le nom de Madame Tussaud, l’histoire d’un autre lieu mythique du mirage s’illustre dans une vente aux enchères. Après 120 ans d’activité, le musée Grévin se renouvelle et met en vente une partie de ses collections pour se conformer à la mode actuelle. Comme il se doit, c’est à Paris, et plus précisemment dans les salons de Sotheby’s, que sont aujourd’hui dispersées les collections de l’établissement des Grands Boulevards qui se veut le théâtre de l’actualité du «Tout-Paris».
| Suite de 6 fauteuils et 2 chaises
provenant du château de Fontainebleau
Estimation : 90 / 120 000 € |
On y trouve non moins de 170 meubles, accessoires et costumes en tous genres. Autant d’objets qui permettent d’imaginer les anciennes reconstitutions. Un François Ier revêtu d’un pourpoint et d’un manteau en velours marron brodé de feuillages dorés, de passage dans l’un des châteaux de la Loire, pourrait se réchauffer près d’une cheminée monumentale en bois de noyer ornée d’une salamandre et de fleurs de lys (1 000 €). Joséphine se prélasserait volontiers sur une méridienne en noyer décorée de palmettes et de rinceaux dorés (3 000 €) au son d’une harpe ornée de trois muses dansant (3 000 €)…
Pourtant, ces lots semblent bien éloignés des idées d’illusionnisme et de divertissement associées au musée. Comme s’ils retrouvaient toute leur sagesse une fois sortis de la scène. On se trouve ainsi confrontés à des objets d’art anciens et c’est en tant que tels qu’il faut les observer. À ce titre, on ne peut manquer d’évoquer une paire de candélabres aux Égyptiennes en bronze patiné et doré, dont la réalisation est attribuée à Pierre Philippe Thomire d’après un dessin de Charles Percier (65 000 €). De même, il faut souligner la présence d’un ensemble provenant d’un appartement donnant sur la cour des Princes au château de Fontainebleau. Il réunit six fauteuils et deux chaises en acajou aux dossiers ajourés, directement inspirés du mobilier de la laiterie de Marie-Antoinette livré par Georges Jacob en 1787. Estampillés Jacob frère rue Meslée, ces sièges pourraient atteindre 120 000 €.
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