Les peintres bretons au pays du soleil levantLe musée des Beaux-arts de Quimper prête une partie de ses collections pour une exposition itinérante japonaise.
QUIMPER, 12 mars (AFP) - Au musée des Beaux-arts de Quimper, 59 toiles ont disparu des cimaises. Mais c'est pour la bonne cause, elles sont parties pour le Japon, qui découvre avec un vif intérêt les peintres bretons, exposés tour à tour dans quatre villes de l'archipel. L'initiative de cette exposition sans précédent d'une collection du musée de Quimper à l'autre bout du monde revient à une association parrainée par le grand quotidien Yomiuri Shimbun, qui s'énorgueillit d'un des plus gros tirages du monde, avec plus de 10 millions d'exemplaires. Il y avait certes déjà eu en 1992 au Japon une exposition sur Gauguin et les peintres en Bretagne. Mais il s'agissait de peintres célèbres, fort cotés sur le marché de l'art international. Cette fois, souligne le conservateur du musée, André Cariou, "la démarche est différente, il s'agit d'artistes moins ou peu connus, pour la plupart du XIXème siècle ou du début du XXème, avec pour trait commun de traduire dans leurs toiles la réalité profonde de la Bretagne, au travers de grands thèmes comme la mer, les traditions, la vie quotidienne". Des peintres qui ont nom Lévy-Dhurmer, Alfred Guillou, Lucien Simon, Adolphe Leleux, Théodore Gudin, ou, plus près de nous, Mathurin Méheut, Maurice Denis et Paul Sérusier. L'exposition tournera jusqu'en juin (à tour de rôle) dans quatre villes moyennes japonaises : Mijyakonojo, Tokuyama (voisine de Hiroshima), Takamatsu et Urawa, près de Tokyo. Selon André Cariou, elle devrait être vue par vingt mille personnes dans chaque ville, un début prometteur.
"Quand les japonais sont venus choisir les toiles, explique André Cariou, ils ont été séduits par ce caractère d'authenticité, la relation à la nature, primordiale chez eux ne serait-ce qu'au travers de la religion shintoïste. Malgré les particularismes, ils ont retrouvé chez ces peintres bretons un regard qui les a touchés, qu'il s'agisse des paysages, du poids des traditions, des costumes". André Cariou se souvient de l'intérêt tout particulier des visiteurs nippons pour les costumes. "Nous leur avons expliqué que comme chez eux pour leurs habits traditionnels, le costume breton aussi était "codé". Que par exemple, le nombre de galons au bas d'une jupe de bigoudène (sud finistère) avait une signification précise sur le rang social. Que lorsque les rubans d'une coiffe n'étaient pas attachés il s'agissait d'une veuve, etc..." Parmi les toiles exposées, qui font l'objet d'un catalogue, figurent de très grands formats de 4 mètres sur trois. C'est le cas du "retour du pardon de Sainte Anne de Fouesnant" de Lévy-Dhurmer, choisie pour une des deux affiches placardées au Japon pour annoncer l'exposition. Pour André Cariou, cette percée japonaise ne devrait pas en rester là. "On a d'autres projets", dit-il, sans plus. Dans le sens Japon-Bretagne, révèle-t-il en revanche, un projet d'exposition est à l'étude sur l'influence du Japon dans la fameuse école de Pont-Aven. Une école dont le musée des Beaux-arts, qui offre en permanence aux visiteurs 550 tableaux, possède une importante collection, aux côtés de nombreuses gouaches du poète quimpérois Max Jacob et de toiles signées Rubens, Jordaens, Corot, Boucher, Fragonard ou Guido Reni.
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