Femme au béret et à la robe rouge, 6 mars 1937, huile sur toile, 73 x 60 cm, Estate of the artist (copyright) Sucession Picasso by SIAE 2001,
(copyright) Images modernes, photo Eric Baudouin.
| | Milan fait un bis à PicassoUn demi-siècle après la grande exposition de 1953, le Palazzo Reale accueille aujourd’hui l’une des plus ambitieuses rétrospectives jamais consacrées à Picasso.
Picasso n’en finit pas d’être à la une. Alors que ses œuvres érotiques ont très récemment attiré les foules à Paris et au Canada, voici que s’ouvre une rétrospective de grande ampleur, avec plus de 200 œuvres. Pour Flavio Caroli, le directeur artistique de Palazzo Reale, « il s’agit de faire reverdir les fastes de Picasso, qui était venu dans ces mêmes salles en 1953. Mais c’était dans l’immédiat après-guerre, alors que la ville était encore en reconstruction et que Palazzo Reale se remettait des bombardements. Le clou de l’exposition avait bien sûr été la présence de Guernica ». La célébrissime composition, conservée à demeure au Casón del Buen Retiro, à Madrid, n’est bien sûr pas du voyage.
Mais l’exposition, qui permet de découvrir le premier étage et la grande salle des cariatides à peine restaurés, n’en possède pas moins un grand mérite, celui de faire voir près d’une centaine d’œuvres jamais exposées car encore en mains privées. Sur les 227 entrées du catalogue, 151 appartiennent aux héritiers et 55 proviennent d’autres collections privées, les musées ne fournissant que 10% du contingent. La présence de Bernard Ruiz, l’un des héritiers du peintre (il est le petit-fils de Picasso et d’Olga Kokhlova) en tant que commissaire aux côtés de Berenice Rose, est significatif. « Les œuvres présentées sont très liées à la vie intime de Picasso et beaucoup sont dues à la fureur créatrice qui a suivi sa dernière paternité. Mais nous embrassons un arc de temps très ample puisque nous montrons une œuvre de 1898, encore réalisée à Barcelone, une esquisse des Demoiselles d’Avignon ou la phase néo-classique ».
Le succès devrait logiquement être au rendez-vous d’un événement dont le budget s’est élevé à 11 milliards de lires (environ 40 millions de francs). Avant l’ouverture, 50 000 billets avaient déjà été vendus. « Nous disposons maintenant du premier étage, beaucoup plus spacieux. On peut pronostiquer une fréquentation de l’ordre de 500 000 visiteurs en 4 mois. Le record actuel est de 260 000 visiteurs pour l’exposition que j’avais montée sur le 16e siècle lombard. » Des chiffres qui rappellent les grandes années du centre Pompidou…
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