Réunion d'estampes à AuteuilL’espace Auteuil accueille le premier Salon international de l’estampe. La manifestation présente des œuvres originales du 16e siècle à nos jours.
| Jacques Callot, Les paysages pour Jean de
Médicis. Eau-forte originale, 15 000 €
© Martinez D. |
Né de la volonté de la Chambre syndicale de revaloriser la pratique de cette technique en France, le Salon international de l’estampe se tient à Paris du 22 au 25 mars 2002. «Mis à part le salon Saga, uniquement consacré à la gravure contemporaine, aucune manifestation n’avait, jusqu’à présent, permis aux marchands, galeristes et éditeurs d’estampes de se réunir. Compte tenu de la tradition de cette pratique dans notre pays, pourquoi ne pas posséder notre propre marché ? Cette manifestation a pris modèle sur les deux grands salons étrangers : la London Print Fair et la New York Print Fair » explique Anne Schombourger, organisatrice de l’événement. Le choix des exposants relève d’un comité de sélection composé de connaisseurs comme Michèle Broutta de la galerie homonyme, Gilbert Lascaut, critique d’art, ou Marie-Cécile Miessmer, conservateur au Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale de France. «Nous misons sur la qualité et non sur la quantité. Les œuvres proposées par les 35 galeries sélectionnées appartiennent aussi bien au domaine de l’art ancien qu' à celui de la création contemporaine. Ainsi, le visiteur pourra aussi bien se délecter devant une eau-forte de Rembrandt que devant une gravure de Callot ou une lithographie de Picasso.»
| Pierre Fix-Masseau, Exactitude
- Etat, 1932, affiche
© A l'Imagerie |
Le Salon international de l’estampe peut se vanter de compter parmi ses exposants des galeries allemandes comme Jörg Maass (Berlin), Helmut H. Rombler (Francfort), des galeries londonniennes telles que Sims Reed Gallery ou Flowers Graphics. Parmi les représesntants français, citons la Bouquinerie de l’Institut, la galerie Seydoux ou encore la galerie Maeght. Certains exposants, comme la galerie Prouté, se partagent entre le Salon du dessin et l’espace Auteuil. « Si nous participons déjà régulièrement au salon de l’estampe de New York, l’événement parisien nous permet de faire connaître et de défendre la gravure auprès du grand public. Nous présentons environ 100 estampes de différentes époques. Citons, par exemple, un beau bois en camaïeu noir et vert de Lucas Cranach, Saint Christophe (1506). Ce tirage ancien dont 19 épreuves seulement ont été répertoriées est déjà réservé. Deux œuvres de Dürer participent à l’évocation du 15e siècle : une Vierge à l’Enfant et un Hercule ou la Jalousie. Ce dernier est issu de la collection Cognack, preuve de qualité de l’épreuve. Ce burin, daté de 1498, coûte 34 000€. Nous exposons également une eau-forte de Rembrandt, Mère de l’artiste (1631), second état sur trois (68 000€). La suite complète des Quatre grotesques de Piranèse (1747-49), sur papier au filigrane de fleur de lys, sont à classer parmi les pièces rares (43 000€). Le 19e siècle est représenté par une lithographie originale de Toulouse-Lautrec, Brandès dans sa loge, de 1894, tirée en vert olive et numérotée (30 000€)» confie Annie Martinez-Prouté.
La galerie Leiris s’intéresse aux artistes de la première moitié du siècle. Des estampes originales de Braque, Gris, Laurens, Léger, Masson, Matisse et Picasso occupent le stand. La galerie Michèle Broutta présente l’estampe contemporaine dans toutes ses techniques. Dans le domaine de l’eau-forte, les Nus de Watanabé sont exposés aux côtés des paysages de Ceschin ou de Zec. Parmi les nouvelles compositions, on pourra admirer les Nymphées de François Houtin et les Architectures de Jacques Muron, ou encore se pencher sur le travail au burin de Nathalie Grall, l'artiste la plus jeune de l’équipe. L’éventail des prix varie de moins de 100 € à plus de 7 000 €. Selon Michèle Broutta, vice-présidente de la Chambre syndicale de l’estampe, «la pratique de l’estampe est encore vivante en France au 21e siècle. Ce salon répond à une demande des marchands et des galeristes de ce type d’œuvres. La concordance de deux salons parisiens consacrés au travail sur papier permet de satisfaire un large public étranger qui rentabilise ainsi son voyage à Paris ».
| Stéphanie Magalhaes 23.03.2002 |
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