| Une feuille du fonds légué
par Michel Hennin © BnF |
Dans les armoires d’un historien de l’imageLe Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale ouvre aujourd’hui ses réserves à une quarantaine de visiteurs. Au programme, le fonds de Michel Hennin.
Pour leurs manifestations liées à la Semaine du dessin, les musées parisiens ont choisi le thème de la collection privée. Le musée Jacquemart André est investi par les dessins appartenant à Jan et Anne-Marie Krugier, le musée Carnavalet présente une vingtaine de créations de la Belle Époque réunies par Seligmann et l’École des beaux-arts expose les œuvres maniéristes italiennes collectionnées par Baselitz… Suivant cette consigne, la Bibliothèque nationale de France célèbre l’un de ses donateurs à l’occasion de l’ouverture annuelle des réserves du cabinet des estampes à un groupe d’une quarantaine de visiteurs préalablement inscrits. Le choix de Laure de Beaumont-Maillet, conservateur des collections graphiques, s’est porté sur une vingtaine de volumes provenant de la collection de Michel Hennin.
Né à Genève en 1777, Michel Hennin fit sa carrière dans l’administration. Il fut particulièrement attaché à Eugène de Beauharnais qu’il suivit jusqu’à Munich lorsque le vice-roi d’Italie devint prince de Bavière, par son mariage avec la princesse Auguste-Amélie. Hennin fut son chambellan, son exécuteur testamentaire et l’un des membres du conseil de tutelle de ses enfants. Mais une fois le prince décédé, en 1824, il décida de se consacrer exclusivement à ses passions : la rédaction de travaux de numismatique ou d’histoire et la constitution de collections d’estampes et de dessins.
Ces occupations sont moins éloignées qu’il n’y paraît d’abord. Les Monuments de l’histoire de France, parus en dix volumes entre 1856 et 1863, répertorient les sources figurées de l’histoire de France, jusqu’à l’assassinat d’Henri IV. Ils font directement écho aux 14 000 œuvres graphiques recueillies en France ou à l’étranger. Autant de feuilles retenues par Hennin pour leur intérêt historique dans une approche très moderne puisque qu’elles associent représentations de grands évènements et images de la vie quotidienne. Ces planches ainsi que les cinq grandes armoires en acajou qui les contenaient furent léguées à la Bibliothèque nationale en 1863. Elle seront en partie dévoilée aux visiteurs…
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