Pont SNCF à La Garde-Adhémar
Passerelle de Solférino
| | Un architecte sur le pontMarc Mimram, qui intervient aujourd'hui aux Entretiens de Chaillot, a un faible pour les ouvrages d'art.
Vous êtes un spécialiste des ponts.
Marc Mimram. En effet et c’est à la fois banal et extraordinaire. Banal car je suis ingénieur des ponts et chaussées et que je croyais que les gens sortant de cette école construisaient des ponts. Extraordinaire car, en réalité, très peu le font ! En France, la conception technique de l’ouvrage est réservée aux services de l’Etat et l’intervention de l’architecte reste considérée comme marginale. Les choses changent mais nous n’en sommes pas encore à la situation qui prévaut dans d’autres pays, comme l’Allemagne, où ce sont les ingénieurs privés qui font les ouvrages d’art.
Vous êtes le concepteur de la passerelle de Solférino, dont l’accès a été interdit un moment pour cause de vibration excessive.
Marc Mimram. Je dirais qu’il s’agit là d’un problème politique. C’était un ouvrage construit par l’Etat pour la ville et le ministre de la Culture et le maire n’étaient pas du même bord… Nous savons parfaitement construire des passerelles à plus grande portée et plus légères qu’auparavant. Mais dans le domaine du confort, les règles ne sont pas encore normalisées : quelles vibrations peut-on considérer comme acceptables ? Le problème est apparu à ce moment-là en France. On a fermé pour un mouvement de cinq centimètres alors que d’autres pays l’auraient considéré comme normal. Une normalisation est d’ailleurs en cours au niveau européen, à laquelle nous participons.
Quels sont vos projets en cours ?
Marc Mimram. Dans le domaine des ouvrages d’art, nous travaillons à un pont sur le Rhin entre la France et l’Allemagne, de 400 mètres de long, le premier depuis la guerre. Il sera achevé en 2004. On peut aussi mentionner une passerelle à Figeac et un pont sur la Meuse. Dans le domaine des équipements sportifs, nous concevons des tribunes de stades, des patinoires, des piscines, comme celle de Viry-Châtillon.
Vous êtes aujourd’hui l’invité des Entretiens de Chaillot. De quoi allez-vous parler ?
Marc Mimram. Je vais me pencher sur la place des architectes dans la transformation du paysage. La matérialité de l’architecture n’est pas postérieure à la pensée. En d’autres termes, le rapport avec la matière est fondamental. Le rôle des architectes dans la très grande échelle est intéressant. Quand je demande une poignée de porte en aluminium, je commande l’extraction de bauxite en Nouvelle-Guinée. Cela pose la question du choix des matériaux.
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