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Mouna Ayoub transforme Christie's en bazar de luxe pour la bonne cause

PARIS, 6 avril (AFP) - Trois cents personnes, "fashion victims", marchands et simples curieux, ont assisté sans fièvre, ni passion, samedi chez Christie's, à la vente d'une partie de la garde-robe de luxe de Mouna Ayoub au profit de l'atelier d'enfants du Centre Pompidou. Mouna Ayoub n'était pas présente : la milliardaire libanaise assiste ce week-end au Maroc à l'arrivée du Trophée des Gazelles. Une deuxième session réunissant notamment une vingtaine de robes de haute-couture, devait avoir lieu dans la soirée de samedi. "Christie's" n'a pas caché ses espoirs d'y enregistrer de meilleures enchères. Malgré son caractère de bienfaisance, la première vente a été relativement décevante : la plupart des estimations déjà basses, n'ont pas été atteintes et le commissaire-priseur Pierre Mothes a dû motiver plusieurs fois une salle bien discrète. La propriétaire du Phocéa a annoncé à l'avance qu'elle complètera le résultat global de la vente si celle-ci n'atteint pas 228.673 Euros, somme minimum qu'elle souhaite voir reverser à l'atelier des enfants du Centre Pompidou.

Plusieurs enchérisseurs ont expliqué leur évident manque de motivation devant la qualité des 269 premiers lots présentés : ensembles de jour, chemisiers, jeans, manteaux, blousons et accessoires. Aux modèles quelques fois datés, s'ajoute aussi une contrainte de "taille" : Mouna Ayoub se félicite d'osciller "depuis toujours" entre le 38 et le 39. A l'évidence, cette performance semble s'être retournée contre elle. Christie's a rappelé à l'AFP qu'une vente de vêtements de taille 34 appartenant à Madame Grès, il y a quelques années, avait été un échec. Par ailleurs, le nom de Mouna Ayoub, pourtant grande figure du gotha international, "collectionneuse" de haute-couture ou même militante de la cause des femmes brimées dans le monde, ne bénéficie pas de l'aura nécessaire à transformer ses vêtements en pièces de collection. Transformé en bazar de luxe, Christie's a permis à ses visiteurs, samedi après-midi, de faire des affaires en or : un ensemble Chanel composé d'un gilet, d'un pantalon en crêpe de soie et d'un tee-shirt est parti pour 260 euros sans frais alors que l'estimation était de 450 euros. "C'est vraiment pour rien...", commente une spectatrice anonyme, semblant regretter de ne pas avoir participé à l'enchère. Quasi neuf, un superbe manteau Gucci en cuir a trouvé preneur à 1.050 euros pour un prix boutique aux environs de 6.000 euros. Le musée de la dentelle de Calais s'est porté acquéreur d'un ensemble, composé d'un haut en jersey de dentelle noire et de son pantalon pailleté griffé Jean-Paul Gaultier pour 150 euros hors frais, soit moitié moins que l'estimation. Côté accessoires, les sacs griffés ont rencontré un meilleur succès. Mouna Ayoub a passé un accord avec Chanel notamment permettant à chaque enchérisseur d'obtenir gracieusement un emballage-cadeau. Perfidement, une anonyme constate que certains lots ont été emportés par de discrets responsables de dépôt-ventes de vêtement de luxe et espère "qu'avec de si basses enchères, ils reverseront une partie de leur bénéfice de revente pour les enfants du Centre Pompidou".

Par Jean-François GUYOT

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  AFP
09.04.2002