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Expositions

Larry Fink, Portrait chez le peintre américain Moses-Soyer © VU' LA GALERIE


Larry Fink : hippie mais pas seulement…

La galerie Vu présente près d'un demi-siècle du travail du photographe américain.

L’exposition présentée à la galerie Vu ne se veut pas une rétrospective. Elle passe pourtant en revue les principaux sujets traités par Larry Fink, montre certaines de ses images les plus connues et dévoile même des inédits réalisés dans le jardin du photographe ainsi que quelques images anciennes datant de la période hippy. Mais cette exposition est aussi l’occasion de (re)découvrir trois livres intéressants sur les mondes de l’Amérique qu’a explorés Larry Fink : celui de la boxe (“Boxing”), de la mode (“Runway”) et la réédition de ce que Christian Caujolle considère comme un livre culte : “Social Graces”, publié pour la première fois en 1984 par Aperture. Aujourd’hui, ces trois livres sont tous édités par Powerhouse, chez qui on attend d’ailleurs un ouvrage d’Helen Levitt exposée actuellement à Paris. Ils sont, tous trois dans le même format, dessinés par des graphistes qui interviennent régulièrement sur la photographie, Yolanda Cuomo et Kelly Doe.

Larry Fink a bien sûr “voyagé” dans d’autres milieux sociaux, entre autres celui de la finance, et cette exposition en témoigne, mais il est vrai que les trois thèmes abordés à travers ces livres constituent une part très importante de son travail. Un travail qui se caractérise par un certain ton : il est critique mais jamais méprisant, même dans les coulisses des défilés de mode où l’humour finit par l’emporter. Mais la photographie de Larry Fink se distingue surtout par une très grande cohérence esthétique : dans la façon de composer les images, d’utiliser les lumières et surtout d’exploiter le format carré. Le reportage social est plutôt abordé à travers le rectangle du 35 mm, Larry Fink quant à lui remplit le carré d’une façon exemplaire, découpe l’espace avec aisance, fragmente les corps avec audace. Les tirages présentés à la galerie Vu restituent bien ce travail exigeant de la forme, même si quelques-uns sont d’une qualité inférieure. Mais on regrettera surtout l’absence de légendes qui nous auraient permis de savoir de quels gens il s’agissait et de constater que l’oeil du photographe scrute le monde avec la même intensité, quelle que soit l’époque.


 Gabriel Bauret
18.09.2001