Accueil > Le Quotidien des Arts > De nouveaux murs pour la Culture

Patrimoine

De nouveaux murs pour la Culture

Avant l'échéance présidentielle, Catherine Tasca a posé la première pierre du chantier des Bons-Enfants, qui accueillera les services centraux du ministère de la Culture.


© Agence Soler
Après deux ans d’attente, d'hésitations autour du projet de réhabilitation de l’immeuble dit «des Bons Enfants», du nom de l’une des rues qui le borde, la première pierre a été posée. Le chantier qui est lancé concerne 450 bureaux pour les services centraux du ministère de la Culture, dirigé depuis l’enceinte du Palais Royal. Le projet est stratégique. Il permet de rallier les services épars dans Paris à la rue de Valois. Francis Soler, l'architecte en charge de l’enveloppe du projet, propose de transformer l’ancien immeuble en l’enrobant d’une résille argentée. De quoi rajeunir un quartier de Paris, monumental mais qui affiche des façades plutôt ternes, surtout depuis l’abandon de cet immeuble, vilaine friche qui détonait à deux pas du Théâtre de la Comédie-Française et du Louvre. L’existant est constitué de deux bâtiments distincts : l’un, côté rue Saint Honoré, construit par Vaudoyer en 1919 pour les réserves des Grands Magasins du Louvre, occupé en 1933 par le ministère des Finances. L’autre, côté rue Montesquieu est plus tardif, réalisé par l’architecte Lahalle en 1960 pour l’extension de ces mêmes bureaux.


© Agence Soler
L’ensemble forme une composition plutôt hétérogène, d’où l’idée de Soler d’en assurer l’unité par une trame métallique aux lignes dynamiques. L’architecte explique que «le projet est fondé sur la coexistence de traces et sur la complicité des époques dans lesquelles sont inscrits les ouvrages. La chance de ce projet n’est pas tant de conserver que de transformer ou de prolonger. C’est avancer l’idée d’une culture en mouvement». La résille métallique en avant des façades de pierre retranscrit le signe volontairement apparent de cette coexistence. Il poursuit «les motifs qui la rythment sont les personnages d’une toile de la période classique. Leurs silhouettes ont été choisies, détourées puis déformées progressivement avec des logiciels spécialisés jusqu’à les rendre abstraites». Une écriture propre à cet architecte, qui avait déjà introduit l’idée du motif dans ses immeubles rue Emile Dukheim à Paris avec des fresques émaillées sur verre, à côté de la Très Grande Bibliothèque, et, plus récemment, à Clichy. L’intérieur doit être aménagé par l’architecte Frédéric Druot, qui a prévu des espace fluides, bien que les structure existantes soient très contraignantes. Le projet dispose d’un budget de 64,43 millions d’euros pour une surface de 32 000 mètres carrés. Deux ans de travaux sont prévus, le bâtiment devant accueillir ses premiers locataires en 2004.


 Rafaël Magrou
06.05.2002