Créateurs en foliePour la 17e année consécutive, le centre culturel Gourdon, à Vauvert dans le Gard, organise «Atout fil», qui entend révéler de nouveaux talents. Marie-Luce Bahier, sa directrice, nous présente cette manifestation.
| L. Gollie, Poupée Kokeshi
1er prix 2001
© Photo: J.P. Ditavong |
Comment est né Atout-fil ?
Marie-Luce Bahier. «Atout fil» est né en 1986 de la volonté de mettre en valeur la créativité des femmes dans le domaine des vêtements et du textile. Mais dès la première édition, nous avons compris que l’événement répondait aussi à l’attente de créateurs masculins. Nous nous adressons à des personnes d’origines variées et nos défilés rassemblent aujourd'hui 1500 spectateurs, contre 150 la première année.
Quel est le budget de la manifestation ?
Marie-Luce Bahier. Le budget s’est construit peu à peu grâce aux spectateurs. Par la suite les collectivités territoriales et les partenaires privés se sont intéressés à «Atout fil». Un tiers du budget provient de ressources propres. Nous comptons aussi sur une soixantaine de bénévoles qui se mobilisent le vendredi et le samedi pour assurer la restauration, l’accueil, etc.
Quels sont ses objectifs ?
Marie-Luce Bahier. L’objectif est de créer un véritable spectacle. Chaque participant a deux minutes pour présenter un vêtement. La mise en scène et la manière dont celui-ci est porté sont essentielles. Les mannequins peuvent être danseurs, acteurs ou acrobates. Les candidats choisissent eux-même leur musique, ils créent pour une personnalité. On est vraiment à la marge de la mode... C’est pour eux une opportunité de se faire connaître et de faire des rencontres, une occasion de se dépasser, avec pour challenge la réalisation d'un vêtement exceptionnel. Ces créateurs s’investissent pendant des mois.
| Création: Lycée professionnel
Gaston Darbaux de Nîme,
Makido. Prix du public
et mention spéciale 2001
© Photo: J.P. Ditavong |
Comment sont sélectionnés les candidats ?
Marie-Luce Bahier. Un premier choix se fait sur dossier. Cette année nous en avons reçu une centaine. Quarante-six candidats ont finalement été retenus. Une deuxième sélection s'effectue lors du premier défilé, le vendredi 19 avril. Les samedi, les candidats ne sont plus que 30 à présenter leurs créations. Après délibération, cinq prix - de 150 à 2 000 € - et deux mentions spéciales sont attribués. Le critère essentiel reste la créativité. Nous ne récompensons pas une maîtrise technique, mais plutôt une idée. Cette année, le créateur italien Maurizio Galante est le président d'un jury qui réunit de nombreux professionnels comme Lydia Kamitsis (conservateur du Musée de la Mode et du textile à Paris), Françoise Seince (rédactrice en chef du Courrier des Métiers d’Art) ou encore Jean-Paul Longavesne (professeur à l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, Paris).
Que deviennent les lauréats ?
Marie-Luce Bahier. Il n’y a pas réellement de suivi des lauréats. Tous ne veulent pas nécessairement devenir professionnels. Toutefois, nous pouvons citer une créatrice, Johanne Cinier, qui a été remarquée par un membre du jury et qui a vendu une collection de chaussures en Allemagne. Autre exemples, Perrine Coquin a travaillé pour une création du cirque Zingaro et Yannick Dubernet, qui était danseur, a créé sa propre ligne.
| Laure Desthieux 20.04.2002 |
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