© Galerie Yvon Lambert
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| | Les couleurs de Sol LewittChez Yvon Lambert, l'artiste américain déploie toute sa palette chromatique
Où sont les murs ? Où est la peinture ? La nouvelle exposition de la galerie Yvon Lambert est constituée de huit murs peints dans des tons éclatants (et d'une salle de petits formats sur papier). Sur chacune de ces parois, une forme géométrique simple, monumentale, anime la surface. Ici, un triangle bleu sur fond jaune, là, un rectangle violet sur fond rouge, un peu plus loin un „U" ou une ligne brisée : l'ensemble dilate les dimensions des deux salles, dévore la taille des spectateurs. Plus on le contemple, plus on perd ses repères. C'est simple, efficace, spectaculaire.
L'artiste américain Sol Lewitt (né en 1928) n'en est pas à son premier essai. Personnalité fondatrice de l'Art Minimal, il appartient à cette mouvance qui s'épanouit en réaction à l'expressionnisme et en prolongement du Pop Art. « L'œuvre d'art est la manifestation d'une idée. C'est une idée et pas un objet
» affirme déjà Lewitt dans le magazine Artforum en 1967. Dès lors, il construit des modules simples, en acier émaillé ou en bois peint. Des alignements de cubes résumés à leurs arêtes, des lignes de graviers installées en plein air, et, dès 1968, des murs peints, « portées de musique » selon lui, « qui peuvent être jouées par un nombre indéfini de gens».
Expérimentées pour la première fois à New York, dans la galerie Paula Cooper, elles figurent désormais dans toute grande collection d'art contemporain occidentale. C'est propre, décoratif, élégant. On songe aux grandes gouaches découpées de Matisse, aux enseignes en néons du périphérique parisien, à
certains murs antiques retrouvés à Pompéi, aussi : de telles atmosphères excitent le regard sans déranger l'esprit. Sans doute est-ce la clef de leur succès.
| Françoise Monnin 19.09.2001 |
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