Que sont les châteaux du temps jadis devenus?Accompagnant l'exposition présentée à Bagatelle, un ouvrage recense les châteaux détruits d'Ile-de-France.
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Comme l’explique Jean-Pierre Babelon dans la préface de ce bel ouvrage, «L’abondance des châteaux que l’on peut admirer en Ile-de-France et qui dressent autour de la capitale une couronne maintes fois célébrée ne doit pas nous faire oublier le nombre de ceux qui ont disparu de notre sol.» Et il ne faut pas croire que seuls des châteaux-forts aujourd’hui démantelés manquent au patrimoine de la région. D’innombrables résidences furent démolies dès la fin de l’Ancien régime soit que leurs maîtres n’en n’aient plus eu l’usage, soit qu’elles n’aient plus répondu à la mode comme le château de Clagny construit par Hardouin-Mansart et abattu sur ordre de Louis XV. Sans compter celles qui furent détruites par la brusque croissance des agglomérations au 19e siècle. C’est l’objet de ce livre d’arracher à l’oubli une vingtaine de ces châteaux aujourd’hui disparus, parmi lesquels Les Tuileries, Anet ou Bagnolet.
Pour les ressusciter sous nos yeux, les auteurs se sont plongés dans une documentation ancienne faite de guides, de descriptions et d’estampes. Maisons royales, demeures princières et châteaux privés sont présentés par de courts textes rassemblant des données sur l’histoire de la construction, ses occupants célèbres, sa décoration. Ces commentaires présentent d’ailleurs l’intérêt de préciser les lieux de conservation des peintures et sculptures aujourd’hui répertoriées afin de permettre au lecteur de prolonger son immersion... Car, avec la reproduction d’une centaine de gravures des « vedutistes » français des 17e et 18e siècles, c’est bien de cela qu’il s’agit. Pérelle, Androuet du Cerceau et autres Sylvestre permettent de « revoir » les élévations des façades de Saint Cloud, côté cour ou côté orangerie. Ils font réapparaître le château de Bellevue, dominant la Seine sur les hauteurs de Meudon. Ils font ressurgir l’animation des parcs et des alentours avec leurs aristocrates en promenade dans le domaine de Marly ou leurs paysans rapportant des charrettes chargées sur les chemins avoisinants.
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