Les Indiens, d’Alaska en Terre de FeuLe musée ethnographique de Hambourg dévoile, à l'occasion de la Triennale photographique, son fonds de clichés américains.
| Charles Kroehle et Georg Huebner,
Groupe d’indiens Conibo,
Ryo Ucayali, Pérou, 1888
© Museum fûr Völkerkunde, Hamburg |
Dans le cadre de la Triennale de la photographie qui se tient jusqu’au mois de septembre à Hambourg, une dizaine d’institutions culturelles de la ville accueillent des expositions… Cette seconde édition a été placée sous le signe de la «vérification de la réalité» et du rôle de la photographie dans les médias. Dans ce cadre, le musée Altonaer accueille l’exposition «Kiosque, une histoire du photo-reportage de 1843 à 1873», présentée l’été dernier au musée Ludwig de Cologne. La Kunsthalle organise une rétrospective consacrée à Jürgen Klauke, qui joua un rôle pionnier dans les années 1970. Quant au musée des Arts et de l'artisanat, il présente une soixantaine de photographies de grand format retraçant cinquante années de création d’affiches au Japon.
| Frederick Weygold, La Langue
des signes des indiens Lakota,
«eau», réserve Pine Ridge Sud
Dakota © Museum fûr
Völkerkunde, Hamburg |
Le musée ethnographique de la ville ne reste pas en marge de cette manifestation. Sous le titre «Indiens 1858-1928», il expose une partie de son fonds photographique américain, constitué de plus de 12 000 clichés : hommage rendu aux premières créations photographiques ainsi qu’au rôle de cette technique dans l’histoire de l’anthropologie. Il faut en effet songer à l’enseignement apporté par les 220 images prises par Charles Kroehle et Georg Huebner, lors de leur périple de deux ans à travers les Andes et la forêt amazonienne, premiers portraits connus des populations vivant dans les régions reculées de l’est péruvien. Sans oublier l’importance des photographies prises en 1909 par Frederick Weygold dans une réserve, dont certaines rendent compte de la langue des signes utilisée par le groupe Sioux-Oglala pour communiquer.
Pour autant, les photographies réunies par Johan A. Jacobsen, l’homme d’affaires à l’origine de la collection du musée ethnographique de Hambourg, ne sont pas toutes le fait de chercheurs connus. Nombre d’entre elles ont été prises par des aventuriers, parfois anonymes. L’exposition a été conçue de manière à illustrer la diversité d’un fonds qui comporte des paysages, des portraits ou des scènes de la vie quotidienne. Certains ensembles remarquables émergent cependant de cette présentation thématique, les vues de sites archéologiques mayas sillonnés pendant trente ans par l’officier Teobert Maler ou les portraits des membres des délégations indiennes qui participèrent aux négociations avec le pouvoir américain pendant les années 1850-1870, avant que des réserves ne soient conçues..
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