Une résidence secondaire pour la Dame de BrassempouyConnue pour sa Dame à la capuche, Brassempouy s’investit dans l’ouverture de la «Maison de la Dame». Jacques Momas, maire de la commune, nous en dit plus sur ce projet.
| Terrasse en construction
© Maison de la Dame, Brassempouy |
Comment est née l’idée d’un tel établissement ?
Jacques Momas. Les premiers projets de construction d’un établissement culturel à Brassempouy remontent à 1990. Ils n’ont pas abouti faute de motivation de la commune. Ce n’est qu’en 1995, date à laquelle j’ai été élu maire, que le propriétaire du site actuel de la «Maison de la Dame» a décidé d’en faire don au Conseil général des Landes. Devant le refus de celui-ci, le terrain a été cédé à Brassempouy.
Les musées de site se multiplient. Comment expliquez-vous ce phénomène ?
Jacques Momas. Brassempouy, comme beaucoup d’autres municipalités, subit actuellement un phénomène de désertification. La création d’établissements culturels de ce type a pour principal objectif de créer une nouvelle dynamique et de développer les activités touristiques dans le monde rural. Une politique de gestion du patrimoine se met peu à peu en place pour valoriser et faire connaître les trésors de nos régions. Nous souhaitons ouvrir prochainement une salle d’expositions temporaires dans les ruines du château de Poudenx et offrir une résidence à un sculpteur sur pierre.
| Vue d'ensemble de l'emplacement du
site © Maison de la Dame,
Brassempouy |
Ce nouveau lieu d’accueil va-t-il récupérer la Dame à la capuche ?
Jacques Momas. Non, la «Dame de Brassempouy» ne reviendra pas, mais la «Maison de la Dame» peut être considéré comme sa résidence secondaire. Trouvée dans les grottes du Pape, en 1894, cette petite sculpture en os de 3,65 cm de hauteur, vieille de 23 000 ans, a été donnée à la France par l’archéologue Edouard Piette et demeure au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye. Nous nous contenterons de présenter des copies.
Présentez-nous le projet final.
Jacques Momas. La «Maison de la Dame» se trouve au cœur de la commune, à 50 mètres d’une église classée monument historique. Le concept en est très original. Les deux architectes bordelais, Eric et Pierre Raffy, ont utilisé la déclivité du terrain pour concevoir les deux parties de l’établissement. Le versant enfoui reconstituera une grotte de 18 mètres de long qui expliquera les fouilles au 19e siècle au moyen de panneaux explicatifs et de bornes interactives. La partie apparente s’élèvera en forme de mastaba. Trois sculptures, copies de plus d’un mètre de haut de pièces de la collection Piette, sont positionnées sur une terrasse extérieure. Parmi elles, la Dame à la capuche. Dans les salles, plusieurs thèmes vont être abordés : une maquette présentera les bourgs de la Chalosse - Amou, Brassempouy et Gaujacq - des vitrines suspendues exposeront les différentes pièces archéologiques trouvées dans les grottes, une alcôve mettra en scène des statuettes de Vénus trouvées dans le monde et d’autres présentoirs illustreront la géologie des sols. L'ouverture est prévue pour le 6 juillet 2002.
Et le financement ?
Jacques Momas. Nous avons créé un Syndicat Intercommunal à Vocation Unique (SIVU) avec le canton d’Amou. Nous participons au financement de 20% du projet. Le ministère de la Culture (40%), l’Europe (10%), la région (15%) et le département (15%) ont apporté une aide considérable.
| Stéphanie Magalhaes 20.05.2002 |
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