| Aymeric Zublena |
Zublena redonne du souffle à l’Académie d’architectureL’auteur du Stade de France est le nouveau président de la vénérable institution. Il en brosse le portrait et nous éclaire sur ses intentions.
Qu’est-ce que l’Académie d’architecture ?
Aymeric Zublena. L’institution a été fondée il y a cent soixante ans. A l’époque, il s’agissait de réfléchir sur le rôle de l’architecte, de développer l’enseignement, de contribuer à la distinction entre architecte et entrepreneur. Lorsque certains de ces objectifs ont été atteints, comme la reconnaissance par l’Etat du diplôme d’architecte, l’Académie s’est orientée vers une réflexion plus générale sur la ville, les styles architecturaux, les problèmes techniques.
Qui fait partie de l’Académie ?
Aymeric Zublena. Elle comprend une centaine de membres titulaires, qui sont des architectes. Il y a ensuite des membres correspondants en province et à l’étranger et des membres associés, qui ne sont pas forcément des architectes. Ce sont des personnalités qualifiées, maires, historiens, etc. On entre à l’Académie par cooptation. Nous venons d'accueillir, hier, Tadao Ando. J’en suis moi-même membre depuis 1988 et président depuis un mois. Mon mandat dure un an et peut être renouvelé trois fois.
De quels moyens disposez-vous ?
Aymeric Zublena. En plus de la cotisation des membres, l’Académie reçoit des legs et des dons. Cela nous permet de décerner deux prix par an, ce que nous ferons pour cette édition au musée des Arts et traditions populaires, le 18 juin. Un prix est consacré aux architectes, le second récompense les conducteurs de travaux, les compagnons, les ingénieurs. Dans notre esprit, on ne doit pas dissocier la conception de la réalisation.
Avez-vous des archives significatives ?
Aymeric Zublena. Oui, bien sûr, nous possédons une bibliothèque et une grande collection de dessins d’architecture, qui remonte au 17e siècle et qui est très complète sur les 19e et 20e siècles. Elle est ouverte à la consultation par les chercheurs et fait l’objet de prêts ou d’expositions.
Quel est votre programme en tant que président?
Aymeric Zublena. Je souhaite développer le contact avec le grand public. Cela passe par des articles dans la presse et par une action plus forte des membres correspondants en région auprès des décideurs. Nous développons aussi des partenariats avec des promoteurs comme la SCIC – pour mener une réflexion sur la commande architecturale et sur le rapport entre l’architecte et le maître d’œuvre – ou avec Gaz de France – nous nous penchons là sur la relation entre architecture et économie d’énergie.
L’Académie a-t-elle aussi un rôle de lobbying ?
Aymeric Zublena. Non pas du tout. Ce sont des institutions comme l’Ordre des architectes ou les syndicats qui s’en chargent.
Votre élection vous laisse-t-elle du temps pour vos propres projets ?
Aymeric Zublena. Oui. Je travaille sur un hôpital des armées à Toulon et je viens de terminer un stade à Istanbul. Il accompagnait la candidature de la ville pour les Jeux Olympiques de 2008 et est de dimensions similaires à celles du Stade de France. J’ai également achevé un autre stade en Corée du Sud, qui sera utilisé pour la prochaine Coupe du Monde.
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