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Patrimoine

La nouvelle vie du Jean Bart

Des passionnés d'histoire maritime se lancent dans la reconstitution du vaisseau de guerre du 17e siècle.

DUNKERQUE, 23 avr (AFP) - Une association de passionnés d'histoire maritime s'apprête à lancer la construction à l'identique d'un vaisseau de ligne du XVIIe siècle baptisé Jean Bart, à l'occasion du tri-centenaire de la mort du corsaire dunkerquois. "Il s'agira d'une cathédrale des mers en chêne de 57 mètres de long sur 60 mètres de long, pesant 1.600 tonnes dont le lancement prendra 8 ans et 200.000 heures de travail", indique Christian Cardin, président de l'association Tourville, basée à Grande-Synthe, près de Dunkerque et dont le projet rassemble déjà 1.700 membres de 10 nationalités. "Avec ses 84 canons et ses 400 hommes embarqués, le Jean Bart aurait été dans la flotte de Louis XIV, l'équivalent stratégique et financier d'un porte-avion dans une flotte contemporaine", affirme le promoteur du projet. Le Jean Bart coûtera près de 12 millions d'euros et le chantier devrait être la vedette d'un parc de loisirs consacré aux corsaires et à la vie maritime, un "village portuaire", sur le littoral de la commune voisine de Gravelines, dans un site qui comporte encore de nombreux éléments de l'époque.

Les premiers éléments de la quille devraient être assemblés à l'automne prochain, longtemps avant que les enfants ne puissent grimper dans les haubans en rade de "Gravelines Port-Royal". Mais l'association Tourville a déja réalisé deux maquettes de 4 mètres reproduisant au 1/15e toutes les membrures de la coque. Charpentiers, mathématicien chargé de modéliser les pièces, historien, sculpteurs sur bois, - hébergés dans les bâtiments des services techniques de Grande-Synthe - sont déjà au travail depuis plusieurs années, avec l'aide de nombreux partenariats dont celui des Compagnons du tour de France. "Nous nous appuyons sur l'album de Colbert dont les 52 planches constituent un des rares témoignages sur la construction navale de l'époque, car le savoir-faire était transmis oralement", dit Christian Cardin. Pour retrouver toutes les dimensions des pièces représentées dans les gravures, il a fallu avoir recours à la modélisation mathématique, poursuit-il. Christian Cardin, ingénieur hydrogéologue et plongeur, avait découvert six épaves de navires de la flotte de l'amiral Tourville au début des années 80, sur la côte du Cotentin.

Par Alain FAUDEUX

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  AFP
25.04.2002