Botero se fait oblitérerLe peintre colombien est mis à l’honneur par La Poste, qui édite son tableau Les Danseurs.
| Fernando Botero, Les Danseurs |
Le SNTP est chargé du programme philatélique de La Poste. Pouvez-vous nous le présenter ?
Antoine Di Maggio, directeur. Le SNTP est le Service National des Timbres-Poste. C’est un service interne à la Poste, à compétence nationale, qui emploie plus de 700 personnes, dont 620 sur le site de fabrication de Périgueux. Il a une double vocation : définir le programme d’émission de timbres et procéder à leur impression et à leur commercialisation. Le programme d’émission est défini par une commission d’une douzaine de membres, dans laquelle figurent notamment quatre représentants du ministère de la Culture et deux artistes. Il devient exécutoire après la publication d’un arrêté au Journal Officiel. Nous émettons environ 70 timbres chaque année, sur plus de mille demandes provenant d’élus ou d’associations philatéliques.
Quelle est la part des timbres à caractère artistique dans ce programme ?
Antoine Di Maggio. Quatre séries reviennent régulièrement chaque année. Elles sont consacrées à la nature, aux personnages historiques, au tourisme et à l’art. Cette dernière, qui a été lancée en 1961, fait l’objet de quatre timbres environ par an, qui ont une dimension double de celle du timbre classique. Nous publions au moins un artiste contemporain par an. C’est là une démarche volontariste de notre part car, d’une façon générale, les philatélistes ne sont pas très amateurs d’art actuel ! Dans cette série, 2002 a commencé avec Klimt. Après Botero, suivront Vigée-Lebrun et Jesus Soto, puis Michel-Ange et Signac au premier semestre 2003.
A combien d’exemplaires sera tiré le timbre consacré à Botero ?
Antoine Di Maggio. Les émissions ont des tirages compris entre 3 millions et 120 millions d’exemplaires, ce dernier record étant détenu par le timbre rond émis à l’occasion de la Coupe du Monde 1998. Le Botero est tiré à 5 ou 6 millions d’exemplaires. Cela dépend simplement de l’échelon de poids. Ce tirage est celui qui correspond à un timbre du troisième échelon, à 1,02 euros (précédemment à 6,70 francs).
Comment sont négociés les droits ?
Antoine Di Maggio. En ce qui concerne les droits, les artistes sont généralement honorés d’être «timbrifiés» et ne nous en demandent pas. Nous acquittons simplement les droits de reproduction selon les règles en vigueur, auprès de l’ADAGP (Société des Auteurs Dans les Arts Graphiques et Plastiques). Il en va différemment, bien sûr, lorsque nous demandons à un artiste de créer un timbre, comme cela a été le cas avec Folon, Ernest Pignon-Ernest ou Raymond Moretti, dont la série sur les jazzmen va bientôt sortir. Dans ce cas-là, il s’agit d’une rémunération forfaitaire.
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