Nouvelles ambitions pour MiartLa manifestation milanaise d'art contemporain a abandonné l’artisanat de ses débuts pour se muer en rendez-vous international.
| Entrée du salon |
C’était au départ, au début des années quatre-vingt-dix, une rencontre bon enfant, où des artistes encore peu connus louaient eux-mêmes leurs stands, et les ornaient dans un désordre sympathique. Les critiques d’art animaient des tables rondes fiévreuses et les galeristes venaient jeter un coup d’œil en curieux. Ce genre de formule, où le meilleur côtoie le pire, peut fonctionner dans des espaces publics aisément accessibles, place de la Bastille, par exemple. Mais dans les grands halls d’exposition, en périphérie, il semble inéluctablement voué à l’échec. La reprise en main de Miart en est l’illustration éloquente. «Nous nous en occupons depuis quelques années seulement, explique Manlio Armellini, administrateur délégué de Rassegne et de Cosmit (qui organise le Salon du Meuble de Milan), nous l’avons repris en association avec Fiere Milano (l’organisme de la foire de Milan). La manifestation avait un caractère un peu artisanal et il nous a semblé nécessaire de lui donner une autre ampleur, en la relançant notamment au niveau international.
Le principe est désormais celui, classique, d’un salon pour galeries, ouvert sur invitation. «Nous avons cette année 216 galeries. Ce nombre est en augmentation importante par rapport à l’an passé mais la sélection s’opère de façon rigoureuse par l’intermédiaire d’un comité. Nous accueillons quarante exposants de plus mais nous avions plus de cent demandes. L’ouverture internationale se manifeste par la présence de trente-huit galeries étrangères et nous continuerons de faire porter notre effort sur ce plan. Quant aux visiteurs, ils étaient vingt-deux mile l’an passé mais nous en attendons beaucoup plus cette année. Nous tablons sur trente-cinq mille.» On remarque deux présences grecques, plusieurs de Murcie en Espagne mais aussi le niçois Sapone, les parisiens Di Meo et 1900-2000, les londoniens Gimpel fils et Barbara Glasdstone. L’objectif à demi avoué est de replacer Milan sur la scène des foires d’art contemporain en dépassant l’actuelle référence italienne en la matière, Arte Fiera de Bologne. Si la section graphique reste encore embryonnaire, Miart met en avant son espace Anteprima, où sont présentés de jeunes artistes de moins de trente-cinq ans, proposant des œuvres à moins de cinq mille euros. Le choix d’un thème de l’année est une initiative originale : «Pour 2002, c’est le verre et les deux expositions consacrées à Fausto Melotti et Fulvio Bianconi, explorent ce thème. Nous continuerons cette recherche en abordant de nouveaux matériaux.»
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