Sous le signe de la femme

Sous une couverture psychédélique, 93 personnalités de l’art, de sexe féminin, sont répertoriées : de Marina Abramovic à Andrea Zittel en passant par Natalia Gontcharova et Annette Messager...des figures célèbres ou moins connues se succèdent au fil des pages. Apprendre que Ghada Amer travaille à l’aide de fil et d’aiguille, que Barbara Hepworth avait une passion première pour les sculptures en bois, ou que Georgia O’Keeffe trouva sa dernière inspiration dans le désert du Nouveau Mexique, tous ces éléments sont présents dans les textes informatifs. Chaque artiste bénéficie ainsi d’une description succincte illustrée par des photographies nombreuses mais de qualité inégale.

Cet ouvrage n’affiche pas une volonté d’exhaustivité. Classées par ordre alphabétique, les artistes ont été choisies en fonction de leur importance sur la scène artistique et de l’influence qu’elles suscitent aujourd’hui encore : Sonia Delaunay, Tamara de Lempicka, Meret Oppenheim. Cet ouvrage se veut représentatif de tous les courants, de toutes les tendances et de toutes les techniques : peinture, sculpture, manipulations corporelles, performances, vidéo. On peut y trouver les transformations chirurgicales de l’artiste Orlan, ses expositions, sa bibliographie ainsi que l’adresse de son site Internet. Les citations mises en exergue et placées au milieu des illustrations plongent le lecteur dans l'univers de chaque artiste.

Les petites photos d’identité en guise de sommaire présentent les femmes qui se cachent derrière les œuvres, une manière de mettre en avant le sexe faible. On ne s’étonnera donc pas du refus de Niki de Saint Phalle de fournir des documents pour cet ouvrage. L’artiste ne revendique pas sa féminité mais son appartenance à un groupe d’artistes, quel que soit leur sexe. Ce qui amène la question-clé à l'heure de refermer ce beau panorama de la production artistique féminine : peut-on réellement dissocier l’art masculin de l’art féminin ?